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Louise Sallé
Dès la rentrée 2023, une heure hebdomadaire de soutien ou d’approfondissement en mathématiques ou en français sera obligatoire pour l’ensemble des élèves de sixième, en partie enseignée par un professeur des écoles. C’est déjà le cas dans l’académie d’Amiens, où est expérimenté le dispositif de "6e tremplin" qui sert d’inspiration au ministère de l’Éducation nationale. 

Une heure de soutien hebdomadaire en mathématiques ou en français avec un professeur des écoles… C’est la proposition formulée par le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye cette semaine pour redresser le niveau en 6e, une nouveauté qui sera mise en place dès la rentrée 2023. Certains collèges de l’académie d’Amiens expérimentent déjà un dispositif similaire depuis le mois de septembre appelé "classe tremplin", dont le ministre de l’Éducation s’est inspiré pour faire son annonce.

À Fresnoy-le-Grand, dans l’Aisne, pendant deux heures le mercredi, les 6e, divisés par groupes de niveaux ou en classe entière, accueillent un professeur des écoles qui donne cours avec leur professeur de français ou de mathématiques.

Améliorer le passage du primaire au secondaire

"Hercule doit accomplir douze épreuves…" Jade commence la lecture d’un texte, avant de répondre à des questions de compréhension. Ses lacunes ont été repérées par un test réalisé en fin de CM2. Depuis la rentrée, elle est donc prioritaire pour bénéficier de l’aide de Rémi Barthés, professeur d’une école voisine, qui consacre deux heures de son mercredi matin à ces élèves de 6e. 

"Je suis convaincu qu'il y a un maillon faible au niveau de la transition entre le primaire et le secondaire", confie l’enseignant. "Je me suis donc dit que j’allais tenter cette expérimentation, qui se fait sur la base du volontariat, rémunérée en heures supplémentaires".

Un boost pour la confiance des élèves

Ce maître s'attarde avec chaque élève qui le sollicite. "Alors, qu'est-ce que tu as trouvé comme réponse ?", demande-t-il à l’un d’entre eux. "Héraclès? L'Hydre de Lerne ?" Cette heure de cours plaît à Marwan. "En plus, les petits groupes, pour ceux qui ont peur de prendre la parole devant tout le monde, c’est mieux… On se sent plus à l’aise !", explique-t-il.

Et les progrès se ressentent déjà pour Mathéo. "Pour lire plus vite, ça a marché parce qu'au début de l'année, j'ai fait 114 mots en une minute, alors que maintenant je fais un meilleur score que ce qui est attendu en 6e", déclare-t-il fièrement.  Dans cette académie, pour près d’un tiers des élèves, la "fluence", c’est-à-dire la capacité à lire rapidement un texte atteint en CM2 à peine le niveau attendu en CE2.