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Yanis Darras , modifié à
Le président de la fondation Solar Impulse Bertrand Piccard était l'invité d'Europe 1 ce vendredi. Au micro de Dimitri Pavlenko, l'explorateur est revenu sur la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre et appelle à s'affranchir des différences entre les partis politiques pour protéger la nature. 

L'idée était sur un coin de table du gouvernement depuis plusieurs semaines. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé cette semaine la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre. Cette organisation multiplie les actions contre des projets autoroutiers comme l'A69 dans l'Ouest de la France ou contre la création de mégabassines. Mais à chaque action, les affrontements avec les forces de l'ordre sont particulièrement violents. 

Réconcilier les efforts

L'annonce a été largement critiquée par une partie de la gauche. Invité d'Europe matin, Bertrand Piccard "juge la cause juste. Mais le moyen doit permettre de rassembler le plus de consensus possible", estime-t-il. "Je vois au sein de la gauche des clivages qui sont en train de se faire entre ceux qui discréditent la cause écologique et ceux qui la promeuvent. Et on voit bien qu'on ne va pas pouvoir continuer à se battre les uns contre les autres et croire qu'on va protéger l'environnement", juge-t-il. 

"On doit arriver à réconcilier tous les efforts et pour ça, on a besoin des solutions des industries. On a besoin de la finance et des financiers, on a besoin des solutions des scientifiques. On a aussi besoin des activistes écologistes qui font prendre conscience et qui poussent à bouger", appelant aussi à prendre de meilleures décisions au niveau législatif. 

Des solutions existent déjà

"Vous savez, on peut hurler, se coller la main sur les routes, jeter de la sauce tomate sur les tableaux, mais ça ne fait pas beaucoup bouger les choses. Je vois que Bruno Le Maire et Roland Lescure font beaucoup plus bouger les choses avec des changements législatifs. Et ça, ça me réjouit énormément", ajoute-t-il. Une critique directement adressée aux actions de certains mouvements écologistes, comme Dernière rénovation ou Just Stop Oil au Royaume-Uni, qui privilégient le blocage de voies de circulation pour dénoncer "l'inaction" des États face à la crise climatique. 

Mais ces actions sont largement décriées, notamment par les automobilistes. "Les gens veulent un narratif écologique, enthousiasmant, fédérateur, créateur d'emplois, qui améliore le pouvoir d'achat et qui développe l'économie. (...) Eh bien, aujourd'hui, c'est possible parce que les solutions existent pour le faire. Nous avons recensé 1.515 solutions qui existent aujourd'hui, qui sont issues du bon sens, qui sont de la technique et pas de la haute technologie" et qui permettent de réduire drastiquement notre consommation d'énergie et nos émissions de CO2, conclut Bertrand Piccard.