Nouvelle-Calédonie : avant le référendum de dimanche, les électeurs toujours divisés sur l'indépendance

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Aurélie Herbemont, envoyée spéciale à Nouméa, édité par Anaïs Huet , modifié à
Les Calédoniens s'apprêtent à participer dimanche à un scrutin historique : veulent-ils ou non prendre leur indépendance. Europe 1 s'est rendu sur le marché de Nouméa pour interroger les habitants, pour qui la question n'est pas tranchée.
REPORTAGE

J-3 avant le référendum en Nouvelle-Calédonie. Dimanche, 174.154 électeurs de l'archipel français du Pacifique sud répondront à cette question : "Souhaitez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?"  

Nouvelle-Calédonie : avant le référendum de dimanche, les électeurs toujours divisés sur l'indépendance

"C'est chez nous ici". Sur le marché de Nouméa, entre les étals de poissons et de bananes, on ne trouve aucun tract, ni du camp indépendantiste, ni du camp loyaliste. Pourtant, la question du référendum est dans toutes les têtes. "C'est pour notre dignité, parce que c'est chez nous ici. On est les premiers occupants", défend cette Kanak au micro d'Europe 1. Un homme abonde : "La France est le colonisateur." Tous deux voteront oui à l'indépendance.

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"On a encore besoin de la France". D'autres, en revanche, y sont farouchement opposés. "Quel est leur programme à eux ? L'indépendance, on n'en veut pas et puis c'est tout ! On a l'exemple du Vanuatu. Après trente ans d'indépendance, ils sont très pauvres ", dénonce une "Caldoche", descendante de bagnards. Chaque année, la métropole envoie plus d'1,3 milliard d'euros à la Nouvelle-Calédonie. "Ma crainte, c'est qu'il faudra combler les sous que la France nous donne. Moi, je suis pour que mes enfants fassent leurs études en métropole. Je ne suis pas contre l'indépendance, mais pas maintenant. Aujourd'hui, on a encore besoin de la France", estime Karen, une métisse.

Si les choix et les argumentaires diffèrent, un espoir est partagé : que le résultat ne déclenche pas de violences entre les deux camps.