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Nina Droff , modifié à
Même s’ils n’ont pas été trop meurtris par l’incendie, 22 tableaux de la cathédrale de Notre-Dame de Paris sont actuellement restaurés dans un lieu tenu secret en région parisienne, par les équipes de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles d’IDF). Une deuxième vie, qui nécessite un travail minutieux.

La rénovation de la cathédrale de Notre-Dame de Paris se poursuit avec pour objectif une réouverture en 2024. À l’occasion, presque toute la cathédrale va faire peau neuve et cela vaut aussi pour les tableaux qui étaient exposés dans l’édifice, même s’ils n’ont pas été trop abîmés dans l’incendie. Dans son atelier, la DRAC a reçu 22 tableaux à restaurer, dont 13 Mays, tableaux emblématiques offerts chaque année par la confrérie des Orfèvres.

Les tableaux sont, dans un premier temps, débarrassés de la crasse et de la suie qui les recouvrent par un minutieux travail de nettoyage au coton-tige, centimètre par centimètre… "Le tableau est dénaturé par le temps, en le nettoyant on essaie de lui redonner sa vraie nature, ses couleurs, montrer la vision de l’artiste", explique Bertrand, chiffon à la main, face au Triomphe de Job. "C’est très gratifiant de travailler sur des belles pièces comme ça."

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© NINA DROFF/DRAC

Une émotion extraordinaire

Après cette étape commence le travail de retouche. Pinceaux à la main, les conservatrices s’appliquent à réparer les marques d’usures sur une immense œuvre de 17m2, Les prédictions du prophète Agabus à Saint-Paul, sous le regard attentif de leur responsable Isabelle Chochod. "On essaie d’atténuer toutes les petites imperfections, les griffures, les pliures, les lacunes…", explique-t-elle.

"On utilise des pinceaux très fins, pour ne pas déborder sur la peinture originale." En regardant le travail qui avance, elle pense déjà à la version finale. "Quand on travaille longtemps sur une œuvre, on veut toujours le voir accroché, voir comment il prend la lumière, avec Notre-Dame, ça va être une émotion extraordinaire."

Et pendant qu’une équipe prend soin de la toile, dans la salle voisine, Jean-Pierre Galopin, spécialiste en rénovation de mobilier doré, chouchoute, lui, les cadres des tableaux. La chaleur de l’incendie a séché et fragilisé le bois. "Je vais tout recoller, enlever tous les vieux clous, pour que ça dure dans le temps et que ça mette bien en valeur l’œuvre."

Une fois réassemblées, les œuvres sont stockées à l’abri dans la réserve en attendant de retrouver leur place dans la cathédrale en 2024.