Notre-Dame de Paris 2:02
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Benjamin Peter (sur place), édité par Juline Garnier , modifié à
Miraculeusement épargné par l'incendie du 15 avril 2019, le grand orgue de Notre-Dame de Paris s'offre une nouvelle jeunesse. Dans l'Hérault, la manufacture languedocienne est l'une des trois entreprises missionnées pour sa restauration. L'orgue y bénéficie d'un coup de propre.
REPORTAGE

Un joyau, grâce auquel sonnent les notes de Jean-Sébastien Bach. L'orgue de Notre-Dame de Paris a miraculeusement été épargné par l'incendie ravageur qui a frappé la cathédrale le 15 avril 2019. Grâce aux dons perçus pour le chantier, il bénéficie d'une restauration minutieuse. Dans la manufacture languedocienne, en Hérault, les artisans s'attèlent avec précaution à lui offrir une nouvelle jeunesse. "Là, je nettoie, j'enlève la vieille école à l'aide d'un racloir." Christian répète ce geste inlassablement. Ici, les restaurateurs sont en charge des 19 sommiers de l'orgue, des blocs de chêne situés à la base des tuyaux. Ceux-ci assurent la bonne répartition de l'air.

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Un instrument abîmé par le temps

"Au-dessus de chaque trou, vous avez un tuyau. C'est un peu une chasse aux fuites que l'on fait", détaille l'artisan. L'instrument n'a pas été abîmé par l'incendie, mais il a fallu le démonter pour enlever les poussières de plomb. L'occasion pour Charles, le patron de la manufacture, de lui offrir une petite révision. "L'usure, la peau, les colles qui se craquellent... Cela ne vient pas de l'incendie, ça vient du temps", explique-t-il. "Comme il fallait les démonter de toute façon, pour arriver à dépolluer tout ça. Ça aurait été bête de les remettre en état."

Brice travaille ici depuis 40 ans. Pouvoir rénover le plus grand orgue de France est pour lui l'aboutissement de sa carrière. "Ce sera le point d'orgue. J'ai décidé de prendre ma retraite le jour où les cloches de Notre-Dame sonneront. C'est une pièce exceptionnelle. Quand on a fini la journée de travail, on s'est dit qu'on a quand même de la chance", confie le restaurateur.

Ce chantier des sommiers doit durer jusqu'au mois de septembre. Ensuite, ils se rendront dans Notre-Dame pour travailler sur les soufflets qui alimentent l'instrument en air et qui, eux, ne peuvent pas être déplacés. La mairie de Paris a renoncé à imposer une redevance sur le chantier de la cathédrale, soit un manque à gagner d'une vingtaine de millions d'euros. Notre-Dame devrait rouvrir au public en 2024.