Le gouvernement "diffère" la mise en place de la gratuité des visas entre Mayotte et les Comores

Des manifestants à Mamoudzou, la préfecture du département, opposés à la gratuité des visas pour les Comoriens, lundi.
Des manifestants à Mamoudzou, la préfecture du département, opposés à la gratuité des visas pour les Comoriens, lundi. © AFP
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L'annonce a suscité la colère de la population et des élus mahorais, qui voit dans la mesure un appel d'air migratoire. 

La mise en place de la gratuité des visas entre Mayotte et les Comores, dont l'annonce a suscité la colère de la population et des élus mahorais, est "différée", a annoncé jeudi soir le directeur de cabinet de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin.

"Fausses informations." "La mise en oeuvre de la feuille de route", instaurant notamment la gratuité de ces visas, "a été différée dans un souci d'apaisement, tout en maintenant le dialogue avec les autorités comoriennes", compte tenu "des incompréhensions et des fausses informations que ce document a suscitées à Mayotte", a indiqué Dominique Sorain à l'issue d'une rencontre entre des élus mahorais et des représentants des ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et des Outre-mer.

Manifestations. Dans cette feuille de route, signée le 12 septembre entre Paris et les autorités comoriennes lors d'un Haut conseil paritaire, il est notamment prévu que la France délivre des visas gratuits aux ressortissants des Comores afin de "lutter contre le trafic d'êtres humains, favoriser les mouvements légaux, tarir les passages illégaux et sécuriser les liaisons, aériennes comme maritimes", avait indiqué le Quai d'Orsay. Cette annonce a suscité l'indignation de la population et des élus locaux, opposés à cette gratuité synonyme selon eux d'arrivée massive de Comoriens, alors que Mayotte subit déjà une forte pression migratoire de clandestins venant principalement des îles des Comores, qui ne sont qu'à 70 kilomètres de ses côtes.

Des manifestations ont rassemblé lundi et jeudi respectivement 3.000 et 2.300 personnes selon la police, dans les rues de Mamoudzou (chef-lieu de l'île).