Inondations dans l'Aude - Nikos Aliagas avec les habitants de Villegailhenc : "On lit la désolation et la sidération dans leurs regards"

Les habitants ne pouvaient que constater les dégâts considérables, lundi dans ce village de quelque 1.600 habitants.
Les habitants ne pouvaient que constater les dégâts considérables, lundi dans ce village de quelque 1.600 habitants. © ERIC CABANIS / AFP
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Thibauld Mathieu , modifié à
Arrivé dans l'Aude pour préparer sa matinale spéciale, mardi sur Europe 1, Nikos Aliagas est allé à la rencontre des habitants de Villegailhenc, encore "hagards" après les violentes inondations qui ont touché leur village.

Mardi matin, il présentera une matinale spéciale sur Europe 1, en direct de Villegailhenc, ce village de l'Aude dévasté par des inondations meurtrières. Dès lundi soir, Nikos Aliagas s'est rendu au contact des habitants, avec lesquels il a pu longuement échanger. "Je vois de la boue, des arbres déracinés, des voitures détruites, des habitants hagards. On lit la désolation et la sidération dans leurs regards", a-t-il témoigné au micro de Matthieu Belliard.

Matinale spéciale en direct de Villegailhenc, mardi sur Europe 1

De 7h à 9h, Nikos Aliagas recueillera les témoignages des habitants, des secouristes et des élus, ainsi que les réactions des auditeurs depuis ce village de l'Aude, durement touché par les inondations.

Les habitants sidérés par la vitesse de la crue. Une habitante le lui confie : personne ne s'y attendait. La crue est montée rapidement, entre 2 et 3 heures du matin. "Elle était descendue dans son salon un peu par hasard, et elle a vu l'eau arriver de façon pernicieuse et silencieuse. C'est monté très vite, elle a dû se réfugier avec son mari dans le grenier", raconte Nikos Aliagas, qui précise que des employés de la mairie "ont commencé à recenser le nombre des maisons qui ne sont plus habitables, pour essayer de reloger des personnes".

"Un décor apocalyptique". "Le silence règne dans les rues de Villegailhenc, un village sans histoire de 1.600 âmes qui s'est réveillé dans un décor apocalyptique", reprend l'animateur de la matinale d'Europe 1, tous les matins entre 7 heures et 9 heures. Le pont principal du village, lui, a été détruit, emporté en quelques secondes par les flots. "De l'autre côté de la rive, il ne reste qu'un hôtel-restaurant dévasté, des morceaux de béton, des planches de parquet à même le sol, des images d'albums de photos de famille, dispersées en quelques secondes", décrit-il encore.

Un soldat venu de Montpellier pour aider. "On croise évidemment des pompiers, on dénombre deux victimes, dont une dame assez âgée, qui était l'ancienne bouchère, et une autre personne toujours portée disparue… On a vu aussi Brandon, 24 ans, un soldat qui a pris sa permission. Il arrive de Montpellier pour prêter main-forte" renseigne Nikos Aliagas, qui a aussi fait la rencontre de Véronique, qui disait ne plus reconnaître sa rue. Sa voiture a été emportée, sa maison inondée. Les dégâts sont considérables : elle n'a plus d'électricité, plus d'eau potable et attend des amis de Carcassonne, qui pourraient l'héberger ailleurs.

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"Il n'y a plus rien du tout, c'est un désastre". Didier aussi a tout perdu. Il assiste, comme désorienté, à une scène surréaliste : devant sa maison, une pelleteuse emporte ses affaires pour les jeter directement à la poubelle. Ses meubles, ses appareils électroménagers, son canapé… Tout a été détruit par la pluie et la boue. "Il n'y a plus rien du tout. C'est un désastre", confie l'Audois, qui préfère relativiser ce qu'il peut encore relativiser : "On est vivant, c'est le principal". Lundi soir, le dernier bilan faisait état de douze morts dans le département.