Des scientifiques ont relevé dans les Alpes des particules polluantes datant de l'Empire romain. 1:55
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Fanny Agostini
Il y a 2.000 ans déjà, l'Empire romain provoquait une pollution de l'air à cause de ses activités minières, explique Fanny Agostini jeudi dans sa chronique "Notre planète" sur Europe 1. Les scientifiques estiment que cette pollution avait, à l'époque, provoqué un refroidissement des températures. 

La pollution atmosphérique était déjà d’actualité pendant l’Empire romain. Bien avant notre ère industrielle, ils avaient une activité minière très intense pour extraire le plomb argentifère et fabriquer, entre autres, les conduites d’eau et les pièces de monnaie. Il a été question à ce moment là d’une importante pollution qui s’est envolée dans l’atmosphère et qui, lessivée par la pluie, s'est retrouvées coincée dans la glaces des Alpes.

Ce n'est que récemment que les scientifiques, en perforant les glaciers, ont pu retracer les origines de particules polluantes datant de plus de 2.000 ans. Du temps où prospérité rimait avec mauvaise qualité de l’air. Etrangement, les petites particules polluantes en suspension auraient eu à cette époque un effet refroidissant sur le climat.

Un changement climatique qui entraine mauvaises récoltes et maladies

Les scientifiques ont en effet pu modéliser le changement climatique qui est intervenue à l'apogée de l’Empire romain et les siècles qui ont suivis. Les glaces alpines nous indiquent que l’atmosphère était chargée en particules toxiques. L’air des grandes villes que respiraient les romains était particulièrement mauvais. Ces particules polluantes auraient eu pour effet d’opacifier le ciel, limitant ainsi l’arrivée des rayons du soleil sur Terre. Ce qui a provoqué une baisse des températures. Ce refroidissement a provoqué à l'époque son lot de mauvaises récoltes et de propagations des maladies étroitement liée à la mauvaise qualité de l’air. Il est probable que ces événements aient précipité, avec d'autres facteurs, la chute de l'empire. 

Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette pollution antique. D'abord sur l’idée selon laquelle la pollution ou les changements climatique à grande échelle et induits par l’homme sont des problématiques modernes. La deuxième, c’est que la prospérité que l’on jauge aujourd’hui à travers la croissance et les points de PIB doit être découplée de la destruction de notre habitat. Ce n'est que lorsque la création de richesse ne ruinera plus la planète que nos sociétés pourront réellement prospérer et durer.