Jean Castex a évoqué jeudi soir une situation épidémique "préoccupante" en Île-de-France. 1:03
  • Copié
Jean-Rémi Baudot, Nicolas Feldmann et Caroline Baudry, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Alors que le Premier ministre a évoqué jeudi soir une situation épidémique "préoccupante" en Île-de-France, la mairie de Paris s'apprête à proposer au gouvernement un confinement de trois semaines dans la capitale afin "d'avoir la perspective de tout rouvrir" à son issue. L'idée a été fraichement accueillie, notamment par l'exécutif. 

Du côté de l'exécutif, la proposition d’Anne Hidalgo a été fraichement accueillie. Alors que le Premier ministre avait désigné un peu plus tôt jeudi 20 départements "sous surveillance renforcée" et évoqué une situation "préoccupante" en Île-de-France, le premier adjoint à la maire de Paris a annoncé qu'Anne Hidalgo s'apprêtait à proposer au gouvernement un confinement de trois semaines dans la capitale afin "d'avoir la perspective de tout rouvrir" à son issue, y compris bars, restaurants et lieux culturels. Mais l'idée ne fait pas l'unanimité, loin de là. 

Jean Castex a bien demandé jeudi aux élus locaux des régions à risque de réfléchir à de nouvelles mesures de lutte contre le Covid-19. Mais le Premier ministre venant tout juste d’annoncer des concertations, on juge à Matignon que cette proposition arrive trop tôt. "Les discussions n’ont même pas commencé", s'agace un conseiller à l’Elysée. Au sein de l’exécutif, on rappelle par ailleurs que Paris est aussi un département et qu’une telle décision devrait être prise à la préfecture, pas à l’Hôtel de ville.

La mairie veut "préparer la suite"

La mairie, elle, défend son idée. "Pendant ces trois semaines de confinement, on organise la suite des évènements pour repartir sur de bonnes bases et avoir cette fois-ci une vraie préparation, une vraie planification. On pourra préparer, faire avec les gens, faire des écoles qui fonctionnent, faire en sorte d'avoir une vie culturelle fonctionnelle. Ce virus va rester encore jusqu'à la fin d'une vraie période de vaccination pour tous", explique Anne Souyris, adjointe en charge de la santé publique, au micro d'Europe 1. 

Quoiqu'il en soit, le gouvernement aimerait ne pas faire de Paris et de l’Ile-de-France un cas particulier. "Il n’y a pas de différence épidémique avec les autres départements rouge", précise le ministère de la Santé. "La circulation du virus, notamment du variant anglais, est active comme ailleurs", souligne l’entourage d’Olivier Veran. Reste que Paris a une charge symbolique, économique et géographique, à part. En privé, Jean Castex le reconnait : "Confiner Paris donnerait lieu à des réflexions sur les déplacements, les transports."

Les commerces s'opposent à l'idée

Sans compter les nombreux commerces, qui rejettent fermement l'idée de leur maire. Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, se dit "effaré". "C'est une ineptie, il y a déjà le couvre-feu, de nombreuses mesures ont été mises en place. Qu'il y ait certaines mesures complémentaires, je peux l'admettre, mais le confinement total à Paris, on ne peut pas tolérer. Ça va mettre au plus mal, encore plus mal, les commerces à Paris."

La pression monte donc pour les habitants de la capitale et de sa région. Si les contaminations flambent dans les prochains jours, un confinement le weekend, comme à Nice ou à Dunkerque, n’est plus exclu.