Stéphane Gaudry est professeur au service de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Avicenne de Bobigny. 9:19
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Léa Leostic , modifié à
Alors qu’un Conseil de défense doit se tenir mardi pour prendre de nouvelles mesures pour lutter contre le coronavirus, Stéphane Gaudry, professeur au service de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Avicenne de Bobigny, était l’invité d’Europe 1. Il recommande un reconfinement d’au moins un mois.
INTERVIEW

Les Français vont-ils connaître un nouveau confinement ? Alors que la courbe des contaminations au Covid-19 ne cesse d’augmenter, le gouvernement se prépare à prendre de nouvelles mesures. Un Conseil de défense aura lieu mardi matin et l’hypothèse d’un reconfinement n’est pas à exclure.  

Un confinement régional plus efficace ?

"Pour faire quelque chose d’efficace, c’est minimum deux semaines, mais c’est vraiment très court", a avancé Stéphane Gaudry, professeur au service de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Avicenne de Bobigny en Seine-Saint-Denis, au micro d’Europe 1 lundi. "Mais il faudrait plutôt faire un confinement d’un mois. Je pense que c’est une décision extrêmement difficile à prendre car elle aura des conséquences au-delà du système de santé. On en a tous conscience, nous les professionnels de santé, mais on a besoin d’un travail d’équipe pour arriver à donner les meilleurs soins à nos malades", a-t-il poursuivi.

"On a du mal à imaginer comment ça va s’arrêter"

Il a également été interrogé sur l'hypothèse d'un reconfinement des personnes vulnérables. "Ça avait déjà été évoqué au mois de mars. Ça pose un problème sur le plan constitutionnel. Ce serait l’idéal, mais les personnes fragiles font déjà beaucoup d’efforts. Il faudrait qu’elles aient la possibilité de travailler chez eux pour éviter les transports", a-t-il poursuivi.

Dimanche, le nombre de contaminations au coronavirus a dépassé les 50.000. Un chiffre largement sous-estimé selon le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique qui table plutôt sur 100.000 cas par jour. "On ne voit n’est qu’une partie partielle de la réalité. Il y a un nombre important de patients qui ne sont pas diagnostiqués car ils n’ont que peu de symptômes", confirme également Stéphane Gaudry. "On a une augmentation régulière et on a du mal à imaginer comment ça va s’arrêter", s’est également inquiété le médecin.