Breil-sur-Roya 2000*1000 1:54
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Nathalie Chevance, édité par Romain David
Dans la commune de Sospel, limitrophe de Breil-sur-Roya, qui a été durement touchée par les intempéries de vendredi dans les Alpes-Maritimes, une collecte de dons s'organise depuis la caserne des pompiers, en vue d'approvisionner des riverains qui ne peuvent plus quitter la vallée, les principales routes étant toujours impraticables.
REPORTAGE

Le bilan s’alourdit après les crues hors-normes qui ont frappé les Alpes-Maritimes et l’Italie vendredi soir. Dimanche, le dernier bilan faisait état de quatre morts, deux en France et deux en Italie, mais quatre autres corps ont été repêchés tard sur les côtes italiennes. Côté français, les pompiers des Alpes-Maritimes dénombraient toujours huit personnes officiellement "disparues", et treize autres "recherchées", les personnes portées disparues ayant été emportées par les flots devant des témoins. Mais face à la catastrophe, la solidarité se met en place, notamment dans la vallée de la Roya pour venir en aide aux habitants de Breil-sur-Roya, toujours coupé du monde après l’effondrement de la route.

Dans la caserne des sapeurs-pompiers de Sospel, commune voisine, des dizaines de bénévoles aident à trier les dons qui affluent des villages alentour. Au micro d’Europe 1, Olivier lance un appel à la générosité : "On aurait besoin d'aliments non périssables, de la farine par exemple. Mais aussi des réchauds que l’on va redistribuer dans tous les villages de la Roya, en coordination avec la mairie", explique-t-il.

"Tout le monde doit intervenir"

Les vêtements s'empilent : des vestes chaudes, des pulls... Jérémy est venu déposer un sac pour les sinistrés. Il n’était pas question pour lui de rester les bras croisés. "On est des enfants du pays. C'est triste, on a de la famille qui a perdu un appartement, donc c'est très dur", glisse-t-il. "On fait ça parce qu'on est d’ici et qu’il y a beaucoup de gens dans le besoin. Tout le monde doit intervenir." Car ici, dans la vallée, chacun connaît de près ou de loin un sinistré.

Pour Olivier, pompier volontaire, il faut déjà anticiper l’avenir. "Si on veut vivre dans cette vallée, il va falloir reconstruire. Il faut que les gens puissent retravailler et retrouver leur dignité", déclare-il. "C'est difficile, mais il va falloir. Les autorités nous aident. Il faut que tout le monde nous aide !" Et grâce à cette chaîne de solidarité, les premiers camions chargés de vêtements, de couvertures et de bouteilles d'eau ont déjà pu être livrés ce week-end.