Le calvaire d'Enzo retracé à la barre

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avec AFP , modifié à
Un couple comparaît pour répondre de la mort, en mai 2008, d'Enzo, âgé de 2 ans. Verdict vendredi.

"J'ai voulu le faire obéir, comme je le fais avec mes chiens". Devant les enquêteurs, Julien Chevalier, maître-chien de 32 ans, avait tenté d'expliquer pourquoi il avait battu à mort le fils de sa compagne, Enzo, âgé de 2 ans. Le 31 mai 2008, le petit garçon était retrouvé inanimé après avoir reçu des coups de pied et des coups de poing de Julien Chevalier.

Ce dernier comparaît jusqu'à vendredi devant les assises de Seine-et-Marne pour "meurtre" et "violence aggravée". Il risque une peine de réclusion criminelle à perpétuité. La mère du petit Enzo, Cécile Sergent, est, elle, jugée pour "abstention volontaire d'empêcher un crime". Elle encourt cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

Julien Chevalier tente d'expliquer son geste

Face aux jurés lundi, lors du premier jour d'audience, Julien Chevalier, visage fermé, a tenté à nouveau d'expliquer son geste. A l'époque des faits, il "buvait régulièrement" et était sous "subutex", traitement de substitution à l'héroïne. Le maître-chien est aussi revenu longuement sur son enfance, partagée entre une mère qui ne "s'occupait pas de lui" quand il était petit et le compagnon de celle-ci, "alcoolique", qui le "frappait".

La mère d'Enzo "s'en veut beaucoup", selon son avocat

La mère d'Enzo, Cécile Sergent, évoque, elle, "un viol à 11 ans" par une personne de son entourage, qui l'ont laissée "traumatisée". "Très vite, j'ai été soumise à l'homme, on m'a dit que ça serait lié à mon enfance", tente d'expliquer la jeune femme aux jurés.

Quand on lui demande pourquoi elle n'a pas réagi face aux violences de son compagnon contre Enzo, elle répond, d'une voix timide : "Je ne sais pas". Julien disait que "comme Enzo ne sentait pas la douleur, avec ça (ndlr: les pistolets), il allait peut être réagir", explique à la barre Cécile qui, selon son avocat, Me Jean Chevais "s'en veut beaucoup de ne pas avoir su réagir".

Le petit Enzo était frappé régulièrement par Julien Chevalier, sous les yeux de sa mère, Cécile Sergent. Le garde-chien le cognait contre les meubles de la salle de bains, le frappait et avait même tiré sur l'enfant à trois ou quatre reprises avec un pistolet à billes, lui touchant le visage. Le verdict est attendu vendredi.