Impossible de prénommer son fils Titeuf

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avec AFP , modifié à
La Cour de cassation a jugé que prénommer son fils Titeuf est contraire à son intérêt.

Titeuf, le héros blondinet de la BD homonyme, a beau être un personnage "plutôt sympathique", on ne peut en France prénommer ainsi son fiston car c'est contraire à son intérêt, a estimé la Cour de cassation dans un arrêt révélé jeudi par Le Monde. Le 7 novembre 2009, un couple de l'Oise déclare à l'état-civil vouloir prénommer son fils nouveau-né Titeuf, Grégory, Léo. Sceptique, l'officier d'état-civil s'empresse alors d'informer le procureur de la République que le choix du premier prénom lui paraît contraire à l'intérêt de l'enfant.

Pas plus fan de BD, le parquet poursuit les parents devant le tribunal de grande instance de Pontoise qui, se fondant sur l'intérêt de l'enfant, ordonne la suppression du prénom Titeuf de son acte de naissance et dit qu'il se prénommera Grégory, Léo. Bien décidés à appeler leur fils Titeuf, les parents font appel. Mais le 7 octobre 2010, la cour d'appel de Versailles les déboute. Elle relève alors dans son arrêt que le héros de BD créé par l'auteur Zep est "un personnage caricatural, bien que plutôt sympathique, destiné à faire rire le public en raison de sa naïveté et des situations ridicules dans lesquelles il se retrouve".

Pour la cour d'appel, il faut donc interdire ce prénom qui est "de nature à attirer les moqueries tant de la part des enfants que des adultes en raison de la grande popularité du personnage en France depuis plusieurs années, et que l'association du prénom Titeuf au personnage de pré-adolescent naïf et maladroit risque de constituer un réel handicap pour l'enfant devenu adolescent puis adulte, tant dans ses relations personnelles que professionnelles". Les parents de Titeuf ont alors formé un pourvoi en cassation. Mais mercredi, la Première chambre civile a rejeté ce pourvoi.