Corse : fin de grève forcée ?

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
La chambre de commerce va entamer une procédure en référé pour mettre fin au mouvement.

Le blocage des ports s'est poursuivi jeudi sur l'île de beauté. Mais le mouvement pourrait être amené à s'arrêter dès vendredi. La chambre de commerce va entamer une procédure en référé. Si elle obtient gain de cause, les marins pourraient être expulsés.

En raison de cette grève illimitée, qui a débuté mardi, des marins CGT des compagnies SNCM et CMN, les traversées entre l’île de beauté et le continent sont fortement perturbées. Les marins dénoncent le démantèlement du service public sur fond de guerre commerciale pour la desserte de l'île.

Cinq ports de Corse bloqués

Jeudi, cinq ports de Corse sont toujours bloqués. Des réunions se poursuivaient à Marseille entre directions et syndicats des deux compagnies. "La réunion est toujours en cours", ont annoncé en fin d'après-midi la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) et de la Compagnie méridionale de navigation (CMN), titulaires d'une délégation de service public pour les lignes Marseille-Corse.

Mais la grève paralyse aussi toutes les livraisons de marchandises sur l'île au grand dam des commerçants :

La poursuite de la grève a été décidée mercredi soir lors d'une assemblée générale des marins de la Société Nationale Corse Méditerranée (SNCM) et de la Compagnie méridionale de navigation (CMN) après une réunion à la préfecture de région.

Une décision politique

Les grévistes souhaitent que tous les candidats aux élections territoriales de mars en Corse se prononcent sur une demande de la CGT et du syndicat autonome des marins pour le "gel" par l'Assemblée de Corse d'une décision de novembre 2009 de réduire le budget de la desserte de service public, a indiqué le secrétaire de la CGT-marins de la SNCM, Frédéric Alpozzo.

L'assemblée, qui est compétente pour l'organisation des transports entre la Corse et le continent, avait réduit de 10% le budget de 103 millions d'euros de la desserte maritime entre l'île et Marseille entraînant la suppression de 108 traversées sur environ 400 par an.

Une mission élargie

Le préfet de Corse, Stéphane Bouillon, avait informé les syndicats de la décision du gouvernement d'élargir à tous les groupes politiques du Sénat une mission confiée à un sénateur UMP pour analyser les conditions de la concurrence sur la desserte maritime de la Corse.

Le sénateur UMP de Seine-Maritime Charles Revet, chargé mardi de cette mission, sera "entouré de représentants de chacun des groupes politiques représentés au Sénat", a annoncé Stéphane Bouillon dans un communiqué. Il a aussi déclaré que le ministre de l'Ecologie, de l'Energie du Développement durable et de la Mer, Jean-Louis Borloo, souhaitait que les conclusions de la mission soient remises avant la fin avril à l'Assemblée de Corse, qui sera élue en mars, pour qu'elle puisse délibérer.