AF447 : la conception de l'avion en cause ?

L'origine exace du drame n'a toujours pas été établie.
L'origine exace du drame n'a toujours pas été établie.
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avec Reuters , modifié à
A la veille de la publication du constat du BEA, des avocats mettent en cause la conception de l'A330.

Quelles sont les causes de l'accident qui a fait 228 morts en juin 2009 ? Près de deux ans après les faits, les versions divergent toujours. Un collectif d'avocatsfrançais et brésiliens des familles de victimes du vol Rio-Paris a annoncé avoir assigné Air France et Airbus en référé devant la justice française en mettant en cause la conception même de l'avion. Le référé en France a été déposé le 13 mai devant le tribunal de grande instance de Toulouse.

Le collectif d'avocats franco-brésilien dit s'appuyer sur une thèse étayée par des experts indépendants, "qui tend à démontrer que la conception de l'avion aurait eu un rôle non négligeable dans la survenance de la catastrophe".

"L’avion incontrôlable"

Pour appuyer leur action, les familles et leurs avocats ont fait analyser par un cabinet privé les données transmises à Air France durant les quatre dernières minutes précédant la disparition du vol AF 447. Ces messages révèlent une série importante de dysfonctionnements critiques dans une zone de turbulences, "rendant l'avion incontrôlable et ayant engendré une dépressurisation rapide de l'appareil", selon le rapport de ces experts.

Cette dépressurisation serait dûe "à une fuite d'air comprimé provenant de l'habitacle de l'appareil à la suite de la perte de la dérive, arrachée sous l'effet de la vitesse (environ 900km/h) et de la panne du limitateur de débattement de la gouverne de direction signalée à 2h10 par les messages", ajoute le texte. Toujours selon ces experts, la dépressurisation aurait été tellement importante et rapide qu'elle aurait engendré une explosion, entraînant une destruction d'une partie arrière du fuselage de l'avion.

En contradiction avec la version du BEA

Il s’agit donc là pour les familles des victimes de faire reconnaître "la responsabilité d'Air France en tant que transporteur et celle d'Airbus au regard du rôle non négligeable de la conception et du fonctionnement de l'avion dans la survenance de la catastrophe."

Une révélation qui vient contredire les premières constatations obtenues grâce à l'exploitation des enregistrements des boîtes noires. La semaine dernière, l'un des responsables du Bureau d'enquêtes et d'analyses avait en effet expliqué qu'une première lecture ne montrait pas de "dysfonctionnement majeur" sur l'avion, un A330 d'Airbus. Ces conclusions très attendues doivent être publiées vendredi par le BEA.