16% des personnes âgées de 18 à 64 ans et travaillant déclarent avoir été exposées à la fumée de tabac des autres au cours des 30 derniers jours à l’intérieur des locaux sur leur lieu de travail. 1:22
  • Copié
Victor Dhollande, édité par Ariel Guez
Selon le baromètre de l'Agence nationale de santé publique, plus d'un français sur dix est confronté au tabagisme passif sur son lieu de travail. Une situation qui peut parfois pousser des salariés ne supportant pas la cigarette à démissionner, alors que la loi semble difficile à faire appliquer.

Treize ans après l'interdiction de fumer dans les lieux publics et dans les bureaux, de nombreux Français restent exposés à la fumée de cigarette sur le lieu de travail. C'est le triste constat tiré par le Baromètre de Santé publique France, publié aujourd'hui. Près de 16% des personnes âgées de 18 à 64 ans exerçant une activité professionnelle déclarent ainsi avoir été exposées à la fumée de tabac des autres au cours des 30 derniers jours à l’intérieur des locaux sur leur lieu de travail. Et ce tabagisme passif, responsable chaque année de 1.100 décès en France, continue d’incommoder les non-fumeurs, qui pour certains, vont même jusqu'à démissionner.  

"Ça ressemblait à un aquarium"

C'est ce qu'a fait Sophie, il y a six mois. Elle travaillait dans un open-space pièce de 35 m², avec trois grosses fumeuses qui consommaient plus de deux paquets par jour. "Elles fumaient vraiment dans l’open-space en permanence. C’était full tabac toute la journée avec le cendrier à côté de l’ordinateur", raconte-t-elle.

"En plus, le bureau n’était pas très éclairé. On était toujours un peu enfermés, ça ressemblait vraiment à un aquarium", poursuit la jeune femme de 26 ans, qui, après quelques mois passés à ne rien dire, s'est lancée et a demandé une trêve du tabac. Ses collègues ont refusé d’arrêter, mais lui ont proposé de fumer... dans les toilettes.

"Ça semble difficile de faire appliquer la loi"

Sophie avait la loi de son côté, mais jamais elle n'a réussi à faire fléchir ses collègues. "Ça semble difficile de faire appliquer la loi de manière plus forte pour pouvoir diminuer le tabagisme passif", reconnait Guillemette Quatremère, chargée d’étude à Santé Publique France.

Pour elle, ce tabagisme passif, qui n'a pas reculé depuis 2014 sur les lieux de travail, a un lien direct avec les différents milieux professionnels. "Le fait que ça stagne à hauteur de 16%, ça montre qu’il y a certains milieux et notamment, on voit que c’est plus fort chez les ouvriers, où il existe encore de mauvaises habitudes, que chez les cadres".