Remaniement ? Bilan des 100 jours ? Sur ces deux sujets, Emmanuel Macron prend son temps. En déplacement à Bruxelles lundi et mardi pour un sommet Union européenne-Amérique latine, le chef de l'État ne laisse rien fuiter. C'est même devenue une caractéristique du chef de l'État qui procrastine régulièrement quand il est question de nomination.
Une fenêtre de tir étroite
Un symbole de sa capacité à prendre de la hauteur pour ses partisans, une incapacité à trancher pour ses contempteurs. S'il a lui-même reconnu que cette période d'instabilité n'était pas agréable, Emmanuel Macron prend son temps. Au risque, en plein cœur de l'été, d'atténuer l'élan qui accompagne en général les remaniements.
Le président dispose d'une fenêtre de tir étroite cette semaine, avant son départ pour l'Océanie ce week-end. Pour autant, au Palais, personne ne se risque au moindre pronostic car d'autres facteurs entrent en ligne de compte. Emmanuel Macron réfléchirait par exemple à nommer des profils plus politiques venus de l'Assemblée. Or, selon le règlement du Palais Bourbon, leurs suppléants devraient attendre un mois avant de pouvoir siéger. Un délai qui pourrait coûter cher à la majorité relative, alors que plusieurs textes importants sont en débat.
Darmanin à Matignon ?
En attendant, chacun fait campagne pour soi. C'est le cas de Gérald Darmanin, qui convoiterait Matignon. Le ministre de l'Intérieur s'est ainsi entretenu récemment avec François Bayrou, qui s'était opposé publiquement à un basculement de la majorité vers la droite.