Primaire : "nous devons redéfinir ce qu’est la gauche"

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M.S. , modifié à
Daniel Cohn-Bendit, à l'initiative de l'appel pour une primaire à gauche explique en quoi elle permettrait à la gauche d'avoir un candidat au second tour en 2017, lundi dans la Matinale d'Europe 1.

"Si la gauche veut vraiment décrocher une timbale en 2017, elle doit arriver à se mobiliser." Daniel Cohn-Bendit, à l’initiative de l’appel pour une primaire à gauche paru dans Libération, est revenu lundi sur ce projet, lors de son billet quotidien dans la Matinale d’Europe 1. Cette tribune, publiée lundi, a été signée par bons nombres d’intellectuels, d’artistes et d’élus de gauche, comme l’économiste Thomas Piketty, l’eurodéputé écologiste Yannick Jadot et l’auteure Marie Despleschin.

Légitimer la candidature de Hollande. Evoquant une situation "très confuse" à gauche, Daniel Cohn-Bendit affirme que le but de cette primaire est avant tout d’avoir un candidat de gauche au second tour de l’élection présidentielle en 2017. Et François Hollande ? S’il gagnait cette éventuelle primaire, il remobiliserait l’électorat de gauche, ce qui lui donnerait "la force de tenir le choc en 2017". "S’il n’essaye pas de se relégitimer dans une primaire, il aura des candidatures à sa gauche et il ne sera pas au deuxième tour", appuie l'ancien eurodéputé. L’écologiste estime que le chef de l’Etat, qui est "intelligent", "doit comprendre que c’est dans son intérêt". Selon lui, sa stratégie actuelle de barrage au Front national n’est pas suffisante pour fédérer la gauche et empêcher l’émergence d’autres candidatures dans sa famille politique, qui lui feraient de l’ombre.

Redonner des idées à la gauche. Une telle primaire, si elle avait lieu, poursuivrait un autre but : redonner du sens à la gauche en débattant de ses fondements idéologiques, à l’heure où elle se divise sur la déchéance de nationalité et l’état d’urgence. "Je crois que quand on est à gauche, on n’a pas peur du débat démocratique", martèle-t-il. "Nous devons redéfinir ce qu’est la gauche, ce qu’apportent les écologistes, ce qu’apporte la gauche de la gauche, quels sont les points communs de cette gauche."

Cette primaire, que Daniel Cohn-Bendit imagine en même temps que la primaire de la droite et du centre, aurait également pour avantage de ne pas abandonner le terrain médiatique et politique à la droite. "La gauche aurait son grand débat démocratique et le débat démocratique ne serait pas seulement un débat à droite", résume-t-il.