Menaces de l'ultra-droite : Mélenchon demande que Collomb soit entendu par la justice

Ces menaces avaient été révélées au lendemain d'un coup de filet des services antiterroristes contre des membres de l'ultra-droite.
Ces menaces avaient été révélées au lendemain d'un coup de filet des services antiterroristes contre des membres de l'ultra-droite. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le leader de La France insoumise souhaite que le ministre de l'Intérieur soit entendu dans le cadre de l'enquête sur un projet d'attentat où il a été cité comme cible potentielle. 

Le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a demandé que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb soit entendu dans l'enquête sur un projet d'attentat d'ultra-droite où il a été cité comme cible potentielle, a indiqué mercredi son avocat.

En octobre, Jean-Luc Mélenchon avait affirmé ne pas avoir été tenu au courant de l'existence de ces menaces révélées au lendemain d'un coup de filet des services antiterroristes contre des membres de l'ultra-droite liés à Logan Alexandre Nisin, un ancien militant du groupuscule royaliste Action Française en Provence, arrêté fin juin.

Christophe Castaner également visé. "J'aurais apprécié être informé", avait lancé le 18 octobre à l'Assemblée nationale l'ex-candidat à la présidentielle. L'ex-porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, qui figurait lui aussi parmi les cibles évoquées par le groupuscule, avait regretté de ne pas avoir été "prévenu". Réagissant aux propos de Christophe Castaner et Jean-Luc Mélenchon, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait à l'époque relativisé ces menaces, évoquant des cibles qui "n'étaient pas si précises que cela". "Croyez-moi qu'il y a des gens de la DGSI qui devaient suivre (Jean-Luc Mélenchon) de manière à le protéger", avait-il ajouté sur franceinfo.

Clarifier le rôle de la DGSI. Ces propos ont interpellé le camp Mélenchon. La semaine dernière, l'avocat du chef de file des "Insoumis", Juan Branco, a écrit à la juge d'instruction antiterroriste en charge du dossier pour qu'elle entende le ministre sur les conditions de la supposée surveillance de Jean-Luc Mélenchon, qui s'est constitué partie civile dans l'enquête. "Nous voulons clarifier le rôle de la DGSI" évoqué par le ministre, a expliqué Me Juan Branco.  "Est-ce que la DGSI a surveillé Jean-Luc Mélenchon notamment pendant la campagne des législatives ? Si menace il y avait, pourquoi n'a-t-il pas été prévenu ? Est-ce que ce service spécialisé dans la lutte antiterroriste peut prendre en charge la protection de personnalités politiques ?", s'interroge l'avocat, qui évoque une "confusion". Il a demandé aussi "la déclassification de documents de la DGSI en lien avec cette affaire". Le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaité faire de commentaires.

Huit personnes mises en examen. L'affaire avait commencé en juin dernier avec l'arrestation à Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône, puis la mise en examen début juillet de Logan Alexandre Nisin pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. L'enquête s'est alors attachée à remonter la piste d'un groupuscule, aboutissant le 17 octobre à un coup de filet. Huit autres suspects, alors âgés de 17 à 29 ans, ont été mis en examen, soupçonnés d'appartenir au réseau fondé par Logan Alexandre Nisin.

Il avait pris le nom d'OAS, évoquant celui de l'Organisation de l'armée secrète, responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie au début des années 1960. Parmi ses cibles potentielles, l'organisation envisageait de s'en prendre à des "lieux de culte", dont des mosquées, des "personnes d'origine nord-africaine ou personnes noires", des "militants anti-fascistes" ou des "hommes politiques" dont Christophe Castaner et Jean-Luc Mélenchon.