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T.M. , modifié à
Sur Europe 1, Luc Ferry a réagi à la décision de François Hollande de renoncer à sa révision constitutionnelle, mercredi.
INTERVIEW

A la question "que pensent les Français, d'après vous ?", Luc Ferry n'a pas mâché ses mots dans Le club de la presse sur Europe 1 : "qu'on est dirigés par des blaireaux", a répondu l'ancien ministre de l'Education nationale de Jacques Chirac, mercredi. Les mots sont lâchés, condamnant la décision de François Hollande de renoncer à la réforme constitutionnelle sur l'état d'urgence et la déchéance de nationalité. 

"Cette mesure, depuis le début, est un piège à rat". "Cette mesure, depuis le début, est un piège à rat", a jugé le philosophe, qui avait signé début février la pétition "Parlementaires, rejetez ce texte au nom de nos libertés", en compagnie de Jacques Attali et Patrick Weil notamment. "Soit on applique la déchéance de nationalité uniquement aux mono-nationaux, et dans ce cas-là on crée des apatrides, et la France s'est engagée à ne pas le faire, soit elle s'applique aux binationaux, et dans ce cas-là on crée une discrimination entre les Français". "Par ailleurs, je trouve qu'exclure des gens ne sert à rien. C'est comme quand, dans l'Education nationale, on mute un mauvais prof en le mettant ailleurs. Il sera tout aussi nuisible ailleurs. Il faut régler le problème en interne", a estimé Luc Ferry.

"La droite n'a pas été meilleure que la gauche". Alors que Manuel Valls a déploré mercredi à l'Assemblée l'"incapacité" de la droite et de la gauche à se rassembler sur la réforme constitutionnelle, Luc Ferry reconnait que "la droite n'a pas été meilleure que la gauche. La droite était pour la version Hollande uniquement pour emmerder la gauche, alors qu'il fallait dire tout de suite qu'il n'y avait pas de solution viable".

Hollande, pas "capable d'avoir une vision claire". "Au fond, personne ne déteste François Hollande", a-t-il continué. "Simplement, une majorité trouve qu'il ne fait pas la mesure, qu'il n'est pas au niveau. L'affaire Leonarda, pour moi, c'est terrible. C'est là qu'on voit que ce n'est pas un chef d'Etat capable d'avoir une vision claire. Il n'a pas réussi à occuper le poste, quelles que soient ses qualités".

Soutien à Alain Juppé. Très critique à l'égard du président de la République, Luc Ferry a d'ailleurs déclaré qu'il soutiendrait Alain Juppé "pour des raisons rationnelles", lors de la primaire de la droite, en novembre prochain. "Car si Nicolas Sarkozy gagnait la primaire, François Bayrou se présenterait inévitablement contre lui et c'est la seule chose qui donnerait encore une petite chance à Hollande d'être présent au deuxième tour. Ce ne serait pas bon. Je pense que quand on a 75% ou 80% du peuple contre soi, ce qui est le cas de François Hollande et de Nicolas Sarkozy, il n'y a pas de raison de s'imposer" a expliqué Luc Ferry, avant de conclure : "Juppé, c'est le seul qui pourra battre Marine le Pen au deuxième tour."