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Victor Chabert , modifié à
Le Parti socialiste soumet ce jeudi 5 mai au soir à son parlement interne l’accord noué avec La France insoumise pour les législatives, une "bataille titanesque" au moment où le parti menace d’exploser, plusieurs figures rejetant l’alliance. Les oppositions sont en effet très fortes en interne sur le fond de l'accord mais aussi sur le nombre de circonscriptions. 

Le Parti socialiste (PS) soumet ce soir à son parlement interne l’accord noué avec La France insoumise pour les législatives. Une "bataille titanesque" au moment où le parti menace d’exploser. Les oppositions sont en effet très fortes en interne sur cet accord, d'abord sur le fond, mais, ce qui bloque vraiment, c'est le nombre de circonscriptions attribuées au PS. Ils n'en ont obtenu que 70%.

Martine Aubry favorable à l'accord

Ils sont moins bien servis que les écologistes qui en ont négocié 100. L'ancrage du parti à la rose reste important. Ils tiennent 25 départements, cinq régions et une trentaine de députés sortants. La pilule passe donc très mal dans certains territoires.

Par exemple, dans le bastion socialiste d'Occitanie, six circonscriptions sont réservées à des socialistes sur les 49 que compte le territoire. Ou encore, à Paris, que deux circonscriptions ont été attribuées au PS dans la ville d'Anne Hidalgo. Un membre du Conseil national, estime qu'ils ont "saccagé Paris". D'autres élus se sont positionnés en faveur de cet accord pour la survie du PS, comme Martine Aubry, Benoît Payan ou encore Mathieu Klein, le maire de Nancy.

"Négocier, ce n'est pas renoncer"

"Nous sommes, nous les socialistes, dans une situation très difficile. Ce n'est pas la peine de l'ignorer ou de le dissimuler", déclare Mathieu Klein sur Europe 1. "Mais nous sommes une force politique qui a une longue histoire. Nous sommes présents dans de nombreux territoires en France, donc nous devons être présents autour de la table pour faire porter la voix de cette gauche républicaine, européenne et sociale. Discuter, ce n'est pas disparaître. Négocier, ce n'est pas renoncer. Et je crois qu'il faut que nous soyons présents parce qu'une coalition de rassemblement de toute la gauche et des écologistes correspond à l'attente des électeurs du Parti socialiste ou des électeurs de gauche qui, plus largement, l'ont dit lors de l'élection présidentielle."

Si l'accord venait à être approuvé, des dissidences ne sont pas à exclure. Elles pourraient même être nombreuses. Stéphane Le Foll se dit prêt à prendre la tête d'une campagne dissidente. Carole Delga semblerait décidée à présenter ses propres candidats dans sa région. Les militants, eux, sont majoritairement pour cette alliance. Mais cet accord coûte beaucoup trop cher à leurs yeux.

Et il y a un autre problème : ceux qui sont déjà en campagne, déjà investi par le parti, qui militent sur une circonscription depuis des années et qui devront laisser leur place à un écologiste ou à un insoumis. Il est donc tout à fait possible qu'ils se maintiennent malgré le vote de l'accord. Tous ces éléments seront évoqués jeudi soir en Conseil national et le résultat du vote pour ou contre cette alliance paraît à ce stade incertain.