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avec AFP , modifié à
"En solidarité avec nos amis britanniques", le président français ne s'est pas rendu sur le pavillon russe du Salon du Livre jeudi.

Signe de l'accès de tension avec Moscou, le président Emmanuel Macron a boudé jeudi le pavillon officiel de la Russie, pays invité d'honneur du Salon Livre Paris, la plus grande manifestation littéraire en France. "J'ai décidé de ne pas me rendre sur le site officiel de la Russie (...) en solidarité avec nos amis britanniques", a dit le président à l'issue d'une visite de trois heures.

"Nous concerter les prochains jours". L'affaire de l'ex-espion empoisonné en Angleterre a pris des allures de confrontation Est-Ouest, les alliés occidentaux dénonçant la responsabilité de Moscou. "Il était hors de question que je me rende sur un site officiel, nous allons nous concerter dans les prochains jours. Et nous verrons les réponses qu'il convient d'apporter à cette agression sur le sol de nos alliés britanniques", a expliqué Emmanuel Macron.

"Le dialogue" est important. "Il n'était donc pas envisageable d'être ce soir sur le stand officiel de la Russie, par contre je tiens à redire ici combien il est important de poursuivre le dialogue avec les intellectuels, avec les auteurs, avec la société civile, avec les musiciens, avec toutes celles et ceux qui portent la force de ce peuple et qui d'ailleurs parfois s'opposent avec beaucoup de courage contre tous les excès du régime en place", a souligné le président. Il a aussi indiqué qu'il parlerait avec son homologue russe Vladimir Poutine. "Je parle à tout le monde. Et je serai très clair", a-t-il dit. Le chef de l'Etat avait indiqué à la mi-journée qu'il annoncerait "dans les prochains jours (des) mesures". Sans préciser si ces mesures viseraient Moscou, il avait affirmé que "tout porte à croire que la responsabilité est attribuable à la Russie".

38 auteurs russes invités. Préparé depuis des mois, le Salon (ouvert au public de vendredi à lundi) devait mettre en avant le renouveau des lettres russes. Trente-huit auteurs russes y ont été invités dont le controversé Zakhar Prilepine, 42 ans, proche du chef du Parti national-bolchevique Édouard Limonov mais aussi écrivain parmi les plus doués de sa génération. Ou encore Ludmila Oulitskaïa, lauréate du prix Médicis étranger en 1996. Les écrivains de la délégation russe ne sont pas tous des partisans du président Vladimir Poutine, quasiment assuré d'obtenir un quatrième mandat à l'issue de l'élection présidentielle de dimanche. "Je n'ai jamais dépendu du pouvoir, il ne m'a pas fait de cadeaux et je ne lui dois rien", a ainsi confié jeudi Ludmila Oulitskaïa qui vient de publier L'échelle de Jacob (Gallimard).