Guillaume Peltier contre la privatisation de la Française des Jeux et d'Aéroports de Paris

Le vice-président de LR se dit opposé "à titre personnel".
Le vice-président de LR se dit opposé "à titre personnel". © bertrand GUAY / AFP
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avec AFP
Le vice-président de LR s'est dit opposé "à titre personnel". Il vilipende la politique d'Emmanuel Macron, qui se comporte selon lui comme un banquier d'affaires.  

Le vice-président de LR Guillaume Peltier s'est dit opposé, "à titre personnel", à une privatisation d'Aéroports de Paris et de la Française des Jeux, dans une interview au Journal du Dimanche. "Avec Laurent Wauquiez, nous croyons en l'initiative privée, en l'actionnariat populaire mais aussi en l'État stratège. Je ne suis pas opposé, par principe, à des privatisations", explique-t-il, citant des "succès" comme celles de Suez-GDF, France Telecom, devenue Orange, et Renault qui s'est allié avec Nissan.

"Vision de court terme". Mais "je m'inquiète de l'absence de stratégie industrielle d'Emmanuel Macron, qui se comporte davantage en banquier d'affaires sur ce sujet. Il a une vision à court terme. Le gouvernement ne veut pas réformer en profondeur", critique-t-il. "Il faut, par exemple, changer le régime de retraite de la SNCF qui coûte 3,3 milliards d'euros par an. Il préfère donc aller piocher l'argent dans l'urgence. Or, s'agissant de la FdJ, les traités européens eux-mêmes spécifient que la question des jeux relève de la souveraineté des États", fait-il valoir.

"Dangereux" de privatiser AdP. La privatisation de la FdJ risquerait selon lui d'accélérer le transfert des paris hippiques vers les jeux de grattage, "au détriment d'une filière cheval qui emploie 100.000 personnes en France et dont je mesure l'excellence, chez moi à Lamotte-Beuvron, siège national de la Fédération française d'équitation", commente Guillaume Peltier. Le député du Loir-et-Cher estime aussi qu'il serait "dangereux" de privatiser AdP car "l'aéroport, c'est une frontière". "Même les États-Unis n'ont pas privatisé leurs 3.000 aéroports, au nom de l'intérêt stratégique et vital d'une nation", argue-t-il.

Privatisation des autoroutes. Il critique ainsi la vente à un groupe chinois de l'aéroport de Toulouse "décidée par Emmanuel Macron quand il était à Bercy". Même si l'Etat assure qu'il gardera le contrôle, "la privatisation des autoroutes, à laquelle j'étais opposé il y a dix ans, est un précédent préoccupant" car "la privatisation s'est traduite par une hausse de 20% des prix des péages en dix ans. Et aujourd'hui, quelques grandes sociétés d'autoroutes se répartissent 1,6 milliard d'euros de dividendes, privant l'État et les contribuables de ces recettes régulières".  "Pour ces raisons, les privatisations d'AdP et de la FdJ sont une mauvaise idée. Encore plus parce que ce sont des monopoles", conclut-il.