christophe béchu 6:42
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Laura Laplaud , modifié à
La grève dans les raffineries, commencée le 27 septembre dernier, s'étend maintenant à d'autres secteurs comme les transports, l'énergie, la fonction publique. Pour Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, invité d'Europe Matin mardi, "il y a une stratégie de convergence de lutte".

Sur fond d'inflation et de solidarité avec le mouvement engagé par les raffineurs de TotalEnergies, une mobilisation interprofessionnelle est lancée par quatre syndicats ce mardi. Parmi les secteurs en grève, les transports, le nucléaire, la fonction publique... "Je comprends qu'un certain nombre de salariés puissent exprimer des attentes d'amélioration de pouvoir d'achat. Mais je leur dis que nous sommes le gouvernement en Europe qui a le plus protégé ses habitants en matière d'inflation", a affirmé Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, invité d'Europe Matin mardi.

"Les hausses sur le gaz ou sur l'électricité ont été absorbées par la puissance publique, les coûts à la pompe ont été diminués par des politiques de ristourne et nous avons l'inflation la moins élevée d'Europe", a-t-il détaillé.

La grogne sociale monte

Pourtant, la grogne sociale se fait sentir depuis plusieurs semaines maintenant. Avec une inflation à 5,6% sur un an, en septembre, selon les données de l'Insee, chauffeurs routiers, infirmiers, enseignants, cheminots veulent faire entendre leur colère. La "marche contre la vie chère" organisée par la Nupes dimanche en était d'ailleurs la démonstration. Elle a rassemblé 140.000 personnes selon les organisateurs, 30.000 selon les autorités.

"On est davantage dans une forme de grève préventive"

Une colère qu'accepte de comprendre le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. "Qu'il y ait des demandes de négociations salariales dans les entreprises je le comprends, qu'il y ait des grèves préventives, des grèves pour aller mettre la pression dans un contexte déjà compliqué à la fois par une situation géopolitique liée à la guerre en Ukraine, par la situation économique au sens large, je pense qu'il faut être prudent et encore une fois, le temps du dialogue, ce n'est pas le temps du blocage", a-t-il lancé sur Europe 1.

Mais le ministre regrette que "dans un certain nombre d'entreprises sur lesquelles, aujourd'hui, des mots d'ordre de grève ont été lancés, on est davantage dans une forme de grève préventive que dans une culture du dialogue". "On est totalement déterminé à faire en sorte que cette situation revienne le plus vite possible à la normale sans déployer un arsenal qui serait contraire au droit", a-t-il annoncé.

"Le dialogue oui, le blocage non"

"La ligne du gouvernement c'est : le dialogue oui, le blocage non. On a donc laissé un temps pour le dialogue social. On a ensuite fait en sorte d'attendre que des accords majoritaires soient signés dans les entreprises. Et là où ces accords majoritaires sont signés, nous réquisitionnons quand des minoritaires bloquent un accord majoritaire", a expliqué le ministre de la Transition écologique au sujet de la grève dans les raffineries TotalEnergies et Esso-ExxonMobil.

"Il y a une stratégie de convergence des luttes"

"On en est là parce qu'une minorité syndicale décide à la fois de ne pas respecter des accords majoritaires qui ont pourtant abouti, à l'issue de négociations à des hausses conséquentes de salaires, et qu'il y a une stratégie, je dirais presque politique, de jonction ou de convergence des luttes avec la marche de dimanche et les appels à la journée d'aujourd'hui. Je comprends que beaucoup de Français ne soient pas dupes de ce qui est une tentative de détourner le dialogue social pour en faire autre chose", a-t-il déclaré.