Glyphosate : l'Assemblée enquête, sans succès, sur une fuite en faveur d'un lobby

François de Rugy a assuré que l'enquête interne "n'a pas permis de déterminer d'où venait la fuite"
François de Rugy a assuré que l'enquête interne "n'a pas permis de déterminer d'où venait la fuite" © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
L'enquête lancée au sein de l'Assemblée après un soupçon de fuite du texte d'un amendement envers l'Uipp (Monsanto, Bayer, etc) n'a rien donné, annonce François de Rugy jeudi.

Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy a indiqué jeudi qu'une enquête sur la diffusion d'un amendement en préparation sur l'interdiction du glyphosate vers un lobby agrochimique, dénoncée par une députée de l'opposition, n'avait "pas permis de déterminer d'où venait la fuite".

Pas de fuite traçable à l'Assemblée. "Nous avons fait une enquête interne qui n'a pas permis de déterminer d'où venait la fuite", a expliqué le président LREM de l'Assemblée sur RTL. "Sans doute que la copie de l'amendement a été faite avec un document papier et il n'y a pas de traces", a-t-il avancé. "En tout cas, ce ne sont pas les fonctionnaires de l'Assemblée nationale (...) qui diffusent les amendements dont ils ont connaissance", a-t-il précisé.

Une fuite vers Uipp, selon Batho. Mercredi l'ancienne ministre PS Delphine Batho avait déclaré à la tribune de l'Assemblée que l'Uipp (Monsanto, Bayer, etc) avait eu accès ces dernières semaines à son amendement d'interdiction du glyphosate "plus de 90 heures" avant les députés, dans le cadre du projet de loi sur l'agriculture.

"J'ai saisi le 30 mars le président de l'Assemblée nationale de ces faits. Il est inacceptable que des lobbies puissent avoir un accès privilégié à des informations internes à l'Assemblée nationale afin de déployer des stratégies pour court-circuiter nos débats", avait-elle dénoncé.

Un travail parlementaire important. Estimant que cet "exemple est rarissime", François de Rugy a jugé que cette fuite illustrait l'"importance" du travail parlementaire puisque "des amendements, même déposés par une députée d'opposition, sont pris au sérieux par l'industrie et par des lobbies qui s'organisent pour les contrer".

Une puissance fantasmée des lobbies ? "Il ne faut pas non plus fantasmer sur des lobbies. Le fait que des groupes, qu'ils soient économiques, associatifs ou syndicaux, fassent des propositions d'amendements et qu'il y ait des députés qui les reprennent (...) ce n'est pas nouveau", a-t-il poursuivi.

"Je considère qu'il est normal qu'il y ait des groupes de pression qui fassent entendre les intérêts privés (...) après c'est le Parlement qui tranche en toute transparence", a ajouté l'élu de Loire-Atlantique. "Sur la sécurisation du processus de dépôt de nos amendements nous allons encore renforcer nos règles", a-t-il conclu.