Florence Parly : "Il faut se féliciter" du budget des armées 2018

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© PATRICK KOVARIK / AFP
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Interrogée lundi sur Europe 1, la ministre de la Défense s'est aussi félicitée du dégel de 700 millions d'euros pour le budget 2017. 
INTERVIEW

Elle a passé le réveillon du Nouvel An avec les militaires français basés au Mali. La ministre de la Défense, Florence Parly, était interrogée sur Europe 1 lundi matin, pour ce premier jour de l'année 2018.

Aborder 2018 "de manière très solide". Au mois de décembre, le ministère de la Défense a obtenu le dégel de 700 millions d'euros, "une décision attendue après des échanges au sein du gouvernement", explique Florence Parly qui se dit "très heureuse" de ce débouché. "Ceci nous permet d'aborder l'année 2018 de manière très solide alors même que le budget 2018 est un budget de remontée en puissance" avec "des moyens de 1,8 milliard d'euros en plus par rapport à la loi de finance initiale 2017". "Il faut s'en féliciter", explique-t-elle. 

"Daech est quasiment vaincu". Ce début d'année 2018 est l'occasion pour Florence Parly de se réjouir du recul de l'organisation Etat islamique. "Militairement, on peut dire que Daech est quasiment vaincu partout au Levant" même si "subsistent des poches de combattants terroristes". L'EI n'a cependant pas encore totalement disparu, reconnaît la ministre de la Défense. "Maintenant, cette organisation adopte une autre approche, insurrectionnelle, et passe dans la clandestinité", expose-t-elle. Une raison, selon Florence Parly, de "réadapter notre dispositif" avec le retour "tout récemment" de "deux Rafale" dans l'Hexagone. Mais "dix Rafale restent mobilisés dans le cadre de l'opération Chammal (en Irak et en Syrie, ndlr)", précise-t-elle. 

Être au Mali pour le Nouvel An "allait de soi". Au sujet de son réveillon de la Saint-Sylvestre, la ministre était "très fière de pouvoir partager ce moment particulier" du Nouvel An "avec nos forces", "un moment extrêmement fort qui restera ancré dans mon cœur", reconnaît-elle. "Il faut s'imaginer que nos soldats, nos aviateurs sont dans un coin reculé du Mali, à Tessalit, quasiment à la frontière algérienne en plein désert, c'est un milieu extrêmement hostile puisque c'est un endroit où, avec l'armée malienne et la Minusma (la mission de l'ONU pour le Mali), l'armée française est cernée par des ennemis qui ne nous veulent pas du bien", relate Florence Parly. Le choix de ce lieu n'a donc pas été fait au hasard : "Il allait de soi que je devais être auprès de Barkhane  (intervention de l'armée française au Sahel, ndlr), l'engagement majeur de la France avec 4.000 soldats qui ont démarré en 2013".

Mettre en oeuvre la force conjointe du G-5 Sahel. Après avoir passé son dimanche au Mali, Florence Parly va y rester tout lundi afin d'avancer dans "la mise en oeuvre de la force conjointe du G5-Sahel" (Mali, Tchad, Niger, Mauritanie et Burkina Faso). "Je dois avoir des échanges avec un certain nombre de responsables dans les prochaines heures", explique-t-elle, après avoir rencontré dimanche le président malien et son homologue malien de la Défense. Mais dans ce dossier, Florence Parly reconnaît "un paradoxe entre la volonté de combattre l'islamisme et une certaine barrière financière : il n'est pas toujours simple de réunir les financements nécessaires". L'objectif de l'Etat français est de transformer "les promesses" de financement "en réalité". Et de souligner que les Etats-Unis ont été "prompts" à répondre en versant "60 millions de dollars" en octobre dernier.