Emmanuel Macron reçoit Recep Tayyip Erdogan pour "maintenir le dialogue" malgré les purges en Turquie

Emmanuel Macron, Recep Tayyip Erdogan crédit : LUDOVIC MARIN / AFP - 1280
Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan s'étaient déjà rencontrés en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Emmanuel Macron reçoit vendredi son homologue turc pour évoquer notamment la liberté de la presse et la coopération sur la question du terrorisme djihadiste.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est reçu vendredi à Paris par son homologue Emmanuel Macron pour discuter de la Syrie, de l'Europe mais aussi de la question sensible des droits de l'Homme en Turquie.

Un tête-à-tête suivi d'un déjeuner. Cette visite est la plus importante du chef de l'État turc dans un pays de l'Union européenne (UE) depuis le putsch manqué de juillet 2016 et la répression qui l'a suivi. Recep Tayyip Erdogan sera accueilli à la mi-journée par Emmanuel Macron à l'Élysée pour un tête-à-tête suivi d'un déjeuner à l'issue duquel les deux présidents s'exprimeront devant la presse.

"Maintenir le fil du dialogue". Cette visite fait grincer des dents en France : elle a été condamnée par le parti d'extrême gauche France insoumise et le Parti communiste français tandis que la Ville de Paris, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, s'est dite "préoccupée" par le "respect des droits humains et de la démocratie locale en Turquie". Mais l'Élysée justifie cette visite par le souci d'Emmanuel Macron de "maintenir le fil du dialogue" sans "cacher les divergences", comme il le fait avec les autres dirigeants. 

Une visite préparée de longue date. Ce "dialogue exigeant", selon la présidence, a été initié au cours de rencontres au sommet de l'Otan en juillet puis en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre. Les deux hommes se sont parlé au téléphone à de nombreuses reprises, notamment après les arrestations en Turquie de deux Français, le photoreporter Mathias Depardon et l'étudiant en journalisme Loup Bureau.

La liberté de la presse au programme. Emmanuel Macron a affirmé mercredi qu'il évoquerait avec son invité "la situation des journalistes emprisonnés" en Turquie. "Je le ferai dans le respect mais avec le souci de défendre (…) nos valeurs et nos intérêts", a-t-il précisé. Plus de 140.000 personnes ont été limogées ou suspendues et plus de 55.000 ont été arrêtées, dont des universitaires, des journalistes et des militants pro-kurdes.

Renforcer la coopération sur le terrorisme et la crise migratoire syrienne. La Syrie figure en tête des dossiers abordés, Ankara comme Paris cherchant à peser dans les négociations engagées pour mettre fin à ce conflit qui a fait plus de 340.000 morts depuis mars 2011. Soucieux de "pragmatisme", le président français compte renforcer la coopération avec Ankara sur deux dossiers liés à la crise syrienne : le "terrorisme" djihadiste et la crise migratoire. Dans un entretien diffusé jeudi par la chaîne TF1, Recep Tayyip Erdogan s'est d'ailleurs dit prêt à "assurer tout type de soutien aux États qui collaborent avec nous" sur la question du transit de djihadistes étrangers tentant de fuir la Syrie ou l'Irak.

L'Iran, Jérusalem et le climat seront également évoqués. Les deux dirigeants devraient également discuter des troubles en Iran, de la question de Jérusalem après la décision du président américain Donald Trump de la reconnaître comme capitale d'Israël, ainsi que du climat, la Turquie n'ayant pas ratifié l'accord de Paris, selon l'Élysée.