Emmanuel Macron 1:01
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Michaël Darmon
Le premier tour des élections régionales a apporté son lot de surprises dimanche soir. En plus d'une abstention record, on assiste également avec ce scrutin à un regain des partis traditionnels. Un retour de l'ancien monde engendré malgré lui par Emmanuel Macron, analyse le chef du service politique d'Europe 1, Michaël Darmon.
ANALYSE

Ce premier tour des élections régionales a pris des allures de gifle pour la majorité présidentielle, éliminée dans trois régions et nettement battue dans toutes les autres. La République En Marche a péniblement atteint dimanche les 10% au niveau national. La faute à une mauvaise stratégie affichée par le chef de l'Etat, comme l'explique Michaël Darmon, chef du service politique d'Europe 1.

"C'est le retour au réalisme pour le président de la République qui veut prendre, paraît-il ces jours-ci, le pouls du pays. Mais il ne suffit pas de prendre un bâton de pèlerin, de faire des heures de bonnes foules ou des pages d'entretiens, pour réussir à sonder les Français.

Il est clair qu'Emmanuel Macron a été mal conseillé et n'a pas pris la bonne décision en nationalisant le scrutin ou encore en envoyant 15 ministres pour affaiblir des présidents de droite. En faisant de ce scrutin le lever de rideau de la présidentielle de 2022, le pari du chef de l'Etat s'est transformé en piège.

"Un camouflet pour la macronie"

Dimanche, les électeurs ont traduit à leur manière cette stratégie : 'Puisque la seule élection qui compte est celle de l'année prochaine, à savoir la présidentielle, pourquoi aller voter aux élections locales ?'. D'autant que les préoccupations principales, comme la sécurité notamment, ne sont pas de la compétence des régions.

Résultat, ceux qui sont allés voter l'ont fait pour les présidents sortants. Et voilà comment l'action du président de la République a contribué au retour de la droite et de la gauche. Un boomerang et un camouflet pour la macronie".