La présidente en congé du Front national, Marine Le Pen. 1:28
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Lionel Gougelot , modifié à
Alors que le parti frontiste doit encaisser le départ de Marion Maréchal-Le Pen, il doit aussi faire face à la fronde des déçus de la campagne présidentielle.
REPORTAGE

Un parti pas assez structuré, un problème de compétences chez les cadres... Pour l'élu de Tourcoing Jean-François Bloc, le constat est sans appel : "Le Front national n'est pas prêt à gouverner la France", a-t-il lâché au soir du second tour. La campagne présidentielle a été un échec, estime-t-il. Il constate un malaise chez les militants, accentué par le départ de Marion Maréchal-Le Pen. Et pour avoir réclamé tout haut un droit d'inventaire, Jean-François Bloc est aujourd'hui menacé d'exclusion.  

"Un parti qui n'est pas habitué à l'ouverture." "On a peu vu de solutions pertinentes dans cette campagne au niveau économique. En plus des hésitations de dernière minute où l'on n'a plus du tout compris ce que l'on voulait... A la fin, cela a été raté", regrette encore ce conseiller municipal et chef de file du Front national à Tourcoing. Une parole franche qui pourrait lui coûter sa place. L'élu le regrette d'ailleurs : "Vous avez un parti qui n'est pas habitué à l'ouverture. Ce qui me rend triste, c'est que j'ai du mal à me faire comprendre des autorités suprêmes de mon parti."

Règlement de comptes aussi à Roubaix. Une fronde que l'on retrouve également à Roubaix, ville voisine, consternée par le débat d'entre-deux-tours. Là-bas, le leader du FN avait même publiquement souhaité la défaite de Marine Le Pen, fustigeant une "cheffe de meute" qui n'a pas la stature présidentielle. Des propos honteux et inadmissibles, déplore une colistière... Lui aussi se retrouvera devant les instances disciplinaires.