Christian Jacob met en garde Macron contre "un pouvoir sans partage"

Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée, regrette que "tout soit verrouiller".
Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée, regrette que "tout soit verrouiller". © PATRICK KOVARIK / AFP
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avec AFP
Intervention devant le Congrès avant le Premier ministre, poste de questeur pour les Constructifs à l'Assemblée, réforme du code de Travail par ordonnances... Christian Jacob met en garde Emmanuel Macron contre un pouvoir "sans partage".

Le président des députés LR Christian Jacob a mis en garde dimanche sur BFMTV Emmanuel Macron contre un "pouvoir sans partage", estimant qu'il y avait un "côté calcul" de sa part dans la convocation d'un Congrès à Versailles la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre.

L'intervention de Macron devant le Congrès va "écraser l'intervention du Premier ministre" selon Jacob. "Je suis surpris sur la forme, l'intervention du président de la République qui va se faire la veille de celle du Premier ministre, de par la légitimité qui est celle du président, cela va forcément écraser l'intervention du Premier ministre (...)", a estimé Christian Jacob.

Macron "joue astucieusement entre la lettre et l'esprit de notre Constitution", a-t-il décrypté. "Il y a un côté calcul, qui est de sa responsabilité", a-t-il dit, estimant que le président aurait aussi bien pu convoquer un Congrès en septembre ou octobre.

"Tout est verrouillé, jusqu'au plus haut point". Christian Jacob a jugé qu'en ce début de quinquennat il n'y a "pas de partage dans le pouvoir". "Tout est verrouillé, jusqu'au plus haut point, vous avez vu dans le Journal officiel que les collaborateurs du président allaient être conjoints pour certains d'entre eux avec le Premier ministre, cela ne s'est jamais vu !", s'est-il exclamé. "Cela veut dire que tous les arbitrages seront rendus à l'Élysée", a-t-il dit.

Pour "plus d'efficacité" lui demande la journaliste ? "À partir du moment où l'on ne partage pas le pouvoir on est plus efficace, simplement on est peut-être un peu moins démocrate aussi", a-t-il lancé.

Jacob veut un arbitrage sur les droits de l'opposition. Alors qu'il a réclamé au président un "arbitrage" en faveur des droits de "l'opposition" à l'Assemblée, Christian Jacob a indiqué qu'il s'était vu répondre qu'"au titre la séparation des pouvoirs (Emmanuel Macron) ne peut pas intervenir".

"Si le débat ne vit pas à l'Assemblée (...), si cela ne se passe pas dans l'hémicycle, cela peut à un moment se passer dans la rue ou ailleurs", a encore mis en garde Christian Jacob, alors que la désignation du député "constructif" Thierry Solère comme questeur au détriment du candidat LR a crée un psychodrame à l'Assemblée.

Réformer le Code du Travail par ordonnances ? "Un risque majeur pour Jacob. Enfin il a critiqué le choix des ordonnances pour la réforme du droit du travail, assurant qu'on "ne gagne pas de temps" avec cette procédure. "Il y a un risque majeur à ne pas assumer à avoir un débat sur ce sujet à l'Assemblée", a-t-il dit.

Par ailleurs, il a dressé un parallèle entre Emmanuel Macron et le président américain Donald Trump. Macron "refuse le débat direct avec les journalistes pour faire des interventions solennelles", a-t-il remarqué, estimant que "sur la forme, il y a certains comparaisons", a-t-il dit.