À l'Assemblée, une ambiance électrique dans l'attente du remaniement

En attendant le remaniement, les députés de l'opposition de droite dénoncent "une mascarade".
En attendant le remaniement, les députés de l'opposition de droite dénoncent "une mascarade". © Thomas SAMSON / AFP
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Virginie Riva, édité par Thibaud Le Meneec
Opposition revigorée, députés de la majorité tendus… Le Palais-Bourbon vit dans l'attente d'un remaniement que beaucoup veulent voir arriver le plus vite possible.

"On attend Godot, et Godot n'arrive pas vraiment." Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, les députés se languissent de leur Godot à eux : l'annonce du remaniement du gouvernement, promis pour mardi et qui n'était toujours pas effectif mercredi matin.

Une "bérézina" dénoncée par Les Républicains. Sans surprise, le gouvernement s'est exposé à la bronca de l'opposition, mardi. Des députés Les Républicains qui crient le nom des ministres absents, et un Premier ministre vivement interpellé par le chef du groupe LR, Christian Jacob : "C'est une Bérézina annoncée et ce n'est pas votre capacité à composer un gouvernement qui va rassurer les Français. Jusqu'à quand cette mascarade va-t-elle continuer, Monsieur le Premier ministre ?" Réponse de celui qui est également ministre de l'Intérieur, pour une poignée d'heures encore : "Je ne vois rien de fragile dans cette majorité. Il n'y a aucune fébrilité dans ce gouvernement."

Rien à signaler, en somme, du côté de l'exécutif. Mais dans les rangs de la majorité, c'est bien l'impatience qui prédomine. Hors micro, les députés LREM le reconnaissent : ils sont fatigués de répondre aux questions sur un remaniement. "Quand le président doute, c'est le grand bazar", se désole une parlementaire.

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"C'est catastrophique", fulmine un député centriste. Un doute synonyme d'impuissance, selon le député Les Républicains Philippe Gosselin : "On est sans doute en difficulté parce qu'on cherche des poids lourds et qu'on ne les a pas nécessairement. La marge de manœuvre de l'exécutif et du président de la République est extrêmement limitée. La défiance est assez grande, le mur lézardé. Il ne faudrait pas que les fondations s'écroulent en même temps que le mur."

Surprise, c'est un député communiste, Pierre Darrhéville, qui exprime de la compassion à l'égard des ministres : "Il y a un peu de tension parce qu'on sent bien que chacun se demande qui sera là la semaine prochaine et qui ne sera plus là. C'est une position assez inconfortable." Un député centriste est moins compatissant : "C'est catastrophique, car dans tous les cabinets ministériels, le travail est à ce stade à l'arrêt."