La justice péruvienne attend Fujimori extradé depuis le Chili

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'ex-président péruvien Alberto Fujimori est arrivé samedi après-midi, à Lima, au Pérou. La justice chilienne a autorisé vendredi son extradition vers le Pérou. Il doit être jugé dans son ancien pays pour des cas de corruption mais aussi des violations des droits de l'homme. Il risque jusqu'à trente ans de prison.

Les télévisions ont montré en direct l'ancien chef d'Etat péruvien, Alberto Fujimori, monter, le visage souriant, à bord d'un Antonov de la police péruvienne à l'aéroport de Santiago au Chili, où l'attendaient le directeur de la police péruvienne et le chef d'Interpol à Lima. Il a été extradé vers le Pérou. C'est une étape cruciale dans une procédure judicaire très complexe qui dure depuis 7 ans.

Fujimori est arrivé à Lima samedi après-midi. Il a été immédiatement transféré dans une caserne de la Direction des opérations spéciales de la police, à l'est de la ville. A l'aéroport civil de la capitale péruvienne, des affrontements ont opposé 300 partisans de de l'ancien président péruvien (1990-2000) et d'importantes forces de sécurité. Sa fille avait appelé ses sympathisants à manifester pour lui souhaiter la bienvenue. Alberto Fujimori avait été tenté de briguer un nouveau mandat lors des dernières élections présidentielles en 2006.

Fujimori est passible de 30 ans de prison à son retour au Pérou. Après avoir passé 22 mois au Chili, l'ex-chef de l'Etat péruvien risque dix ans pour des cas de corruption et surtout trente ans pour des violations des droits de l'homme réalisées dans le cadre de la lutte contre la guérilla maoïste du Sentier lumineux par des escadrons de la mort. Fujimori est accusé d'avoir ainsi couvert le meurtre d'au moins quinze personnes, parmi lesquelles des femmes, des étudiants et un professeur. Agé de 69 ans, et étant habitué des procédures judicaires complexes, il pourrait chercher à jouer la montre à tout prix pour éviter la prison, impossible au Pérou au-delà de 70 ans.