Barbara Pompili : "Fleur Pellerin a une peur irrationnelle du principe de précaution"

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La co-présidente du groupe EELV à l'Assemblée nationale est l'invitée de PolitiqueS de Serge Moati

Barbara Pompili n'a pas digéré les déclarations de Fleur Pellerin. La co-présidente du groupe EELV à l'Assemblée nationale a réagi vivement, sur le plateau de PolitiqueS de Serge Moati, aux mises en garde de la ministre de l'économie numérique, qui avait parlé de "peurs irrationnelles" émises par les écologistes sur les ondes électromagnétiques dont, selon elle, "la dangerosité n'est pas scientifiquement étayée". "J'ai été choquée par ces propos que je trouve très déplacés", a attaqué la députée verte, réaffirmant au passage qu'il y "a une possibilité de risques sur les ondes électromagnétiques". Puis d'ironiser : "Je pense que c'est elle qui a une peur irrationnelle du principe de précaution [...] Elle ne veut pas entendre parler du respect du droit à la santé".

Barbara Pompili : "Fleur Pellerin a une peur...par LCP

Mais Barbara Pompili va plus loin. "Je pense qu'elle [Fleur Pellerin, ndlr] écoute trop certains opérateurs et peut être pas assez les lanceurs d'alerte", dit-elle. A la question de Serge Moati qui lui demande si la ministre est prisonnière du lobby de la téléphonie, l'élue verte doute : "J'espère que non". Selon elle, il ne faut pas craindre les opérateurs, qui "s'adapteront aux nouvelles normes".

Barbara Pompili fait donc preuve d'une certaine radicalité, celle-là même qui l'a poussée, dit-elle, à s'engager chez les verts. Une "radicalité" qu'elle ne retrouve pas dans les discours des socialistes : "Le gouvernement manque de radicalité sur les mesures à prendre face aux grands défis de la transition énergétique [...] notamment avec ce qu'on voit dans le secteur automobile qui est en train de se casser la figure. Et on voit bien que là on répond au coup par coup en essayant de mettre un pansement par ci, une aide par là...", assure-t-elle. Et d'ajouter :"Les socialistes sont très prudents, ce qui peut être une qualité, mais aussi un défaut quand il faut prendre les choses en main".

Au moins, sur un point, elle tombera d'accord avec le gouvernement : Goodyear, qui prévoit de fermer son usine d'Amiens, dans le département de Barbara Pompili. "Si on ne prend pas des mesures vraiment d'une reconversion des bassins d'emplois et notamment des bassins industriels sur l'automobile, on n'y arrivera pas", juge-t-elle. "Donc il faut prendre un petit peu les choses à bras le corps [...] Il faut qu'il y ait une reprise du dialogue avec Titan pour qu'on puisse sortir de cette impasse".

Une chose est sure, Barbara Pompili ne manie pas la langue de bois. Ses alliés socialistes n'ont qu'a bien se tenir !