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Romain David , modifié à
Au micro d'Europe 1, Hervé Beroud, le directeur général délégué d'Altice Média, qui chapeaute notamment les chaînes du groupe BFM et RMC, a estimé qu'en cette période de crise liée à l'épidémie de coronavirus, les journalistes avaient une mission "d'utilité publique" à remplir en continuant d'informer les Français confinés.
INTERVIEW

Dans une période de crise aussi importante que celle liée à l’épidémie de coronavirus, le défi est de taille pour les journalistes : continuer à informer les Français sur une situation inédite, tout en se pliant aux règles de confinement. D’autant que la demande d’information a rarement été aussi importante, avec un bilan qui ne cesse de s’aggraver et des mesures d’endiguement constamment renforcées. Les chaînes d’informations, par exemple, sont particulièrement sollicité par des téléspectateurs désormais confiné, contraints à l’attente.

"La sécurité de tous nos salariés et la continuité de la qualité de notre mission d’information est plus importante que jamais, puisque les Français sont chez eux, captif d’une information qui évolue sans cesse", explique au micro de Philippe Vandel, dans Culture Médias sur Europe 1, Hervé Beroud, le directeur général délégué d'Altice Média, qui chapeaute notamment les chaînes BFMTV, BFM Business, RMC découvertes et RMC Sports.

"Notre rôle est d’être là, avec nos troupes, en temps de guerre"

"Sur BFMTV, on a eu dimanche et lundi près de 20 millions de téléspectateurs. Lundi, BFMTV était la quatrième chaîne de France derrière TF1, France 2 et France 3", indique Hervé Beroud. "Cela dit à quel point l’attente est considérable d’une information permanente", relève ce responsable qui évoque une véritable "ruée" à l’information. Lundi soir, l’allocution d’Emmanuel Macron enregistrait un score historique : 35,3 millions de téléspectateurs, avec une part de marché soviétique, à 96%. Deux millions de personnes ont suivi les annonces du chef de l’Etat sur BFMTV.

Chez BFM donc, pas question de mettre l’antenne en péril avec un dispositif par trop allégé, même si les personnels administratifs ont été invités à rester chez eux. "Je suis au bureau, mais il n’y a plus grand monde dans notre bâtiment. Il ne reste plus que les personnels d’antenne, les journalistes, les techniciens et la rédaction en chef", explique Hervé Beroud. "Notre rôle est d’être là, avec nos troupes, en temps de guerre", ajoute-t-il, reprenant à son compte l’une des formules utilisées lundi par Emmanuel Macron. "On ne va pas rentrer chez nous, c’est ma vision des choses", martèle-t-il.

"Les médias ont une utilité publique en ce moment"

Pour éviter toute propagation du virus, la vigilance, plus que jamais, reste de mise au sein des équipes sur le pont. "On a des cas de suspicion, avec des gens qui ne se sentent pas bien et restent chez eux. On applique depuis le début de la crise le principe de la quatorzaine. Pour autant, nous n’avons pas de cas testés positif dans le groupe", assure-t-il.

Hervé Beroud se défend également des critiques qui reprochent aux médias d’alimenter la psychose ambiante, avec des JT, des reportages, des émissions presque exclusivement consacrés au coronavirus. "En faire trop sur quoi ? Sur un pays qui vit une situation totalement inédite, avec des victimes, des malades, des gens confinés chez eux, des écoles arrêtées ? Comment pourrait-on dire que les médias en font trop. Au contraire, ils ont une utilité publique en ce moment", conclut-il.