John MACDOUGALL / AFP 1:41
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Hélène Kohl, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Avec sa tribune adressée aux Européens, Emmanuel Macron a surpris les Allemands. Le fond de son discours interroge également.

En Allemagne, on n'a pas vraiment l'habitude de ce genre de grande opération de communication politique : mardi, Emmanuel Macron a prôné une "renaissance européenne" dans une tribune publiée dans les journaux de 28 pays du continent, une initiative à rebours du style d'Angela Merkel, à qui l'on reproche souvent son incapacité à enthousiasmer et susciter des dynamiques. 

Interrogations sur la citoyenneté européenne. L'intervention d'Emmanuel Macron est plutôt bien accueillie. Par exemple par le vice-chancelier Olaf Scholz, qui parle mardi midi d'un "signal fort pour la cohésion en Europe". Sur le fond, les Allemands sont assez surpris, parce que cette tribune commence par une phrase qui les interroge : "Citoyennes, citoyens", alors qu'Emmanuel Macron s'adresse toujours aux "citoyens" d'Europe. On se demande ici s'il parle des citoyens de chaque pays d'Europe ou s'il envisage une citoyenneté commune aux Européens. Le ministre des Affaires européennes Michael Roth s'est publiquement interrogé mardi matin sur cette notion.

Pas de mention de l'euro. Autre surprise, Emmanuel Macron ne parle pas de l'euro dans sa tribune. C'est l'occasion d'une petite auto-critique de la part des Allemands, car les débats sur l'avenir de l'Union européenne outre-Rhin sont toujours pollués par ces questions monétaires et financières. Les commentateurs soulignent qu'on contourne cet obstacle et qu'il y a des pistes pour avancer et pour discuter.

Une "dernière chance" pour Merkel en Europe ? Globalement, donc, cette tribune fait son petit effet. Elle est aussi, résume une députée verte, spécialiste des questions européennes, "la toute dernière chance pour Angela Merkel de montrer qu'elle est prête à oser quelque chose pour l'Europe".