La Chine veut étendre son influence sur de nombreux pays du Pacifique. 1:25
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Sébastien Le Belzic, édité par Antoine Terrel , modifié à
Dans un rapport, l'Institut de recherche stratégique de l’École militaire note que la Chine tente d'étendre son influence en Nouvelle-Calédonie. Pour Pékin, l'archipel présente un intérêt économique et surtout stratégique, alors que les Etats-Unis et leurs alliés tentent de contenir l'expansion maritime chinoise dans le Pacifique. 
DÉCRYPTAGE

La Chine lorgne de plus en plus la Nouvelle-Calédonie. Peu à peu, les Chinois étendent leur influence sur de nombreux pays du Pacifique. Une zone que se disputent la Chine et les pays occidentaux, Etats-Unis, Australie mais aussi la France avec ses territoires d’Outre-mer. Et dans son dernier rapport publié lundi, l'Institut de recherche stratégique de l’École militaire pointe les opérations d’influence grandissante de la Chine dans le Pacifique et notamment en Nouvelle-Calédonie. 

Ce tout petit territoire français, 300.000 habitants à peine, très loin de l'Hexagone et en plein océan Pacifique, intéresse tout particulièrement Pékin. Le premier intérêt est économique : la Nouvelle-Calédonie possède la deuxième réserve de nickel au monde et la Chine est son premier client.

La Chine soutiendrait les indépendantistes kanaks

Mais l'archipel a surtout un intérêt stratégique pour Pékin : à une encablure de l'Australie, il lui permettrait de contourner l'axe militaire des Etats-Unis et de leurs alliés, qui cherchent à bloquer l'expansion maritime chinoise. Selon les services de renseignement français, la Chine soutient les mouvements indépendantistes kanaks. Le référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, qui aura lieu le 12 décembre prochain, est donc l'occasion pour Pékin de placer ses pions, via notamment l'Association de l'amitié sino-calédonienne, contrôlée et financée par le Parti communiste chinois.

Une Nouvelle-Calédonie indépendante tomberait de facto dans la zone d'influence chinoise, comme avant elle le Vanuatu et d'autres petits territoires du Pacifique passés sous domination économique de Pékin. Une perspective qui explique en partie la volonté australienne et américaine de reprendre la main dans la zone