Manifestation à Madrid pour la reconnaissance des crimes de Franco, 40 ans après sa mort

Franco, Madrid, Espagne, AFP
© AFP
  • Copié
CC avec AFP , modifié à
Parmi le millier de participants, beaucoup de personnes âgées arboraient une pancarte portant le nom d'un parent victime du franquisme.

Plus d'un millier de personnes ont défilé dans les rues de Madrid dimanche pour réclamer la reconnaissance des crimes de la dictature de Francisco Franco, mort il y a 40 ans, couverts par une amnistie votée en 1977. En tête de cortège, une banderole proclamait le slogan "L'impunité franquiste, ça suffit !".

Abroger l'amnistie de 1977. Les manifestants réclamaient l'abrogation de la loi d'amnistie de 1977, deux ans après la mort du dictateur, qui empêche les poursuites judiciaires contre les auteurs de d'atteintes aux droits de l'Homme lors de la guerre civile espagnole puis sous le régime dictatorial de Francisco Franco. Au-dessus du cortège flottaient de nombreux drapeaux républicains. Franco avait pris la tête d'un soulèvement militaire contre la république espagnole en 1936 et mené une répression sanglante après sa victoire en 1939, dirigeant seul le pays jusqu'à sa mort le 20 novembre 1975. 

Supprimer les symboles franquistes. Parmi le millier de participants, beaucoup de personnes âgées arboraient une pancarte portant le nom d'un parent victime du franquisme. La Loi de mémoire historique prévoit, entre autres, la suppression de symboles franquistes encore existants et l'aide aux familles qui souhaitent retrouver les restes de leurs aïeux enterrés dans ses fosses communes. Le Parti Populaire de Mariano Rajoy, héritier des partis de droite formés après la dictature, refuse de "rouvrir les blessures du passé" en revenant sur l'amnistie ou en appliquant la loi sur la mémoire historique.

L'anniversaire de la disparition du dictateur n'a pas été célébré par les principaux partis politiques. Seuls de petits partis d'extrême droite, espagnols, italien, français, russe, ont réuni dimanche quelque 200 personnes sur une place de Madrid, pour évoquer une période "en comparaison avec laquelle la nôtre parait bien noire", selon les termes de Manuel Canduela, président de Démocratie nationale, qui revendique 3.000 militants en Espagne.