Guerre en Ukraine : Kiev affirme avoir détruit un navire de guerre russe en mer Noire

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Au 740e jour de l'invasion russe de l'Ukraine, Kiev a revendiqué avoir détruit un patrouilleur de guerre russe près de la péninsule de Crimée annexée par la Russie. En parallèle, Emmanuel Macron a appelé les alliés de l'Ukraine à "ne pas être lâches" face à une Russie "devenue inarrêtable". Europe 1 fait le point.
L'ESSENTIEL

L'Ukraine a revendiqué mardi avoir détruit un patrouilleur de guerre russe près de la péninsule de Crimée annexée par la Russie, un nouveau camouflet pour Moscou dans cette zone stratégique de la mer Noire. Kiev dit aussi avoir frappé un dépôt de pétrole dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine. Ces dernières semaines, des attaques semblables contre des sites pétroliers se sont succédé en Russie.

Les principales informations :

  • L'Ukraine affirme avoir détruit un navire de guerre russe en mer Noire
  • L'armée de l'air ukrainienne a indiqué avoir intercepté 18 des 22 drones explosifs Shahed lancés sur la région d'Odessa par la Russie
  • Macron appelle les alliés de l'Ukraine à "ne pas être lâches" face à une Russie "devenue inarrêtable"

La marine ukrainienne dit avoir détruit le Serguei Kotov

Sur la mer Noire, la marine ukrainienne a affirmé qu'une "unité spéciale" avait dans la nuit de lundi à mardi "détruit le plus moderne des patrouilleurs russes, le Sergueï Kotov", qui avait été "touché par des drones maritimes Magura V5". L'attaque s'est produite "dans les eaux territoriales ukrainiennes, près du détroit de Kertch", a-t-elle précisé, ajoutant que le patrouilleur avait déjà été "gravement endommagé" en septembre dernier lors d'une précédente attaque des forces ukrainiennes. L'attaque a été réalisée par le renseignement militaire ukrainien (GUR) avec la coopération de la marine.

Le GUR a publié mardi une vidéo en noir et blanc montrant l'attaque nocturne présumée. Sur les images, on peut voir un drone naval s'approchant du Sergueï Kotov - long de 94 mètres - puis une explosion avec une grande flamme, de la fumée et des débris projetés au dessus du navire. Le ministère russe de la Défense n'a pas fait jusque-là de commentaire officiel sur cette attaque, mais des blogueurs militaires russes, proches des forces armées, ont confirmé la frappe, certains soulignant l'incapacité de la marine russe à se défendre.

18 des 22 drones explosifs interceptés par l'armée de l'air ukrainienne dans la région d'Odessa

En deux ans de guerre, les forces de Kiev ont réussi à faire battre en retraite la puissante flotte russe en mer Noire à l'aide de missiles et de drones maritimes, permettant la réouverture d'un couloir maritime pour exporter des céréales ukrainiennes en faisant fi des menaces de bombardements. Selon l'armée ukrainienne début février, environ un tiers des navires militaires russes ont été "mis hors d'état de nuire" dans cette zone.

 

"La flotte russe de la mer Noire est un symbole d'occupation. Elle ne peut pas se trouver en Crimée ukrainienne", a commenté mardi sur Telegram le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak, après l'annonce de la destruction du patrouilleur russe. La Crimée, péninsule annexée par Moscou en 2014, est régulièrement visée car elle est importante pour la logistique de l'armée russe pour ses opérations sur le front.

Par ailleurs, dans la région russe de Koursk, "la gare ferroviaire de Glouchkovo a été visée par des frappes venues de l'Ukraine", a écrit sur Telegram Roman Starovoït, le gouverneur régional, en précisant que l'attaque "n'a pas fait de blessés". L'armée de l'air ukrainienne a de son côté indiqué avoir intercepté 18 des 22 drones explosifs Shahed lancés sur la région d'Odessa (Sud) par la Russie lors d'une nouvelle attaque nocturne, qui n'a pas fait de victimes ni de destructions.

Manque d'armes et de munitions

Sur le terrain, l'armée ukrainienne souffre toujours du manque d'armes et de munitions pour repousser les attaques russes, notamment près de la ville d'Avdiïvka, dans l'est de l'Ukraine, prise par les forces de Moscou mi-février après quatre mois de combats meurtriers.

Au sujet de l'aide à l'Ukraine, le président français Emmanuel Macron est à Prague pour soutenir une initiative tchèque en vue d'acheter des munitions non européennes pour Kiev. Il a appelé les alliés de l'Ukraine à "ne pas être lâches" face à une Russie "devenue inarrêtable", "assumant" d'avoir appelé à un "sursaut stratégique" en évoquant la possibilité d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine. Il a néanmoins assuré qu'il ne voulait pas "d'escalade" avec la Russie.

À Bruxelles, la Commission européenne a de son côté proposé mardi de financer une partie des achats d'armes décidés en commun par les 27, afin de muscler les capacités de défense sur le continent face à la menace russe et pour moins dépendre des Etats-Unis. Enfin en Allemagne, le ministre de la Défense Boris Pistorius a attribué à une "erreur individuelle" grave les récentes fuites dans l'armée allemande sur des livraisons d'armes à Kiev, l'un des officiers ayant participé à la réunion via une "connexion non autorisée".