Luís Fernando Serra 1280 3:30
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Romain David , modifié à
Interrogé sur Europe 1, Luís Fernando Serra, ambassadeur du Brésil en France, a pris la défense du président Jair Bolsonaro, dont la politique est dénoncée comme en partie responsable des incendies qui frappent l'Amazonie. 

"Une crise internationale". Dans un tweet posté le 22 août, Emmanuel Macron a voulu faire des incendies qui ravagent la forêt amazonienne au Brésil un enjeu écologique mondial. De quoi lui attirer une vive répartie de Jair Bolsonaro, le président brésilien, qui l'a accusé, également sur Twitter, d'adopter une "mentalité coloniale".

"On veut de l'aide pour combattre le feu, mais on ne veut pas d'ingérence internationale", a réagi lundi au micro de Matthieu Belliard, dans la matinale d'Europe 1, Luís Fernando Serra, ambassadeur du Brésil en France. Ce diplomate s'oppose ainsi aux discours qui font de la forêt amazonienne un bien commun. "C'est notre territoire. Quatre millions de kilomètres carrés de forêt appartiennent au Brésil", rappelle-t-il, alors que le président colombien, Ivan Duque, a annoncé dimanche qu'il allait présenter aux Nations unies une proposition de pacte régional pour la conservation de la forêt.

Luís Fernando Serra assure par ailleurs que "les incendies sont sous contrôle. L'armée brésilienne de l'air est là avec beaucoup de moyens pour éteindre le feu". "Il y a encore des foyers, mais les choses se normalisent", ajoute-t-il.

Jair Bolsonaro, pointé du doigt : "La presse n'est pas juste avec mon président"

À l'internationale, ONG et militants écologistes ont largement dénoncé la responsabilité du président brésilien Jair Bolsonaro dans ces incendies. Ils lui reprochent notamment d'avoir démantelé les politiques de protection de l'environnement au profit de l'industrie agro-alimentaire, toujours à la recherche de nouveaux terrains, généralement obtenus sur la jungle par brûlis. "En 2003 et 2005, les incendies ont été pires, et personne n'en a parlé. Pourquoi ? Parce que le président Lula était le chouchou de la presse", s'agace Luís Fernando Serra. "La presse n'est pas juste avec mon président", dénonce-t-il encore. 

"Chaque année, il y a la sécheresse en Amazonie", poursuit ce responsable diplomatique, réfutant toute origine criminelle aux feux en cours. Il assure également que son gouvernement a pleinement conscience des enjeux écologiques dans ce dossier. "On connait très bien les trésors de l'Amazonie", conclut-il.