Après un long confinement sous conditions très strictes, les Espagnols ont débuté, samedi 2 mai, un déconfinement progressif selon un système de tranches horaires en fonction de l'âge. Pierre Malchair, médecin pour Médecins sans frontières (MSF) et médecin coordinateur du service des urgences de l'hôpital de Bellvitge à Barcelone, estime pourtant sur Europe 1 que ce déconfinement n'est "pas si progressif que cela" et que cela est "assez inquiétant" pour les semaines à venir, car le Covid-19 est toujours présent.
"On n'a pas encore récupéré un système sanitaire normal"
"Les gens sortent massivement, je pense que c’est assez inquiétant pour les prochaines semaines", témoigne le médecin. Selon lui, même si "la situation dans les hôpitaux s’est énormément améliorée", l'Espagne n'a pas récupérer sa "capacité totale"."Au niveau des soins critiques et des réanimations, on est encore bien au-delà des 100% d'occupation. On n’a pas encore récupéré un système sanitaire normal", alerte-t-il.
Crainte d'une seconde vague
Dès lors, une seconde vague est "quelque chose qu’on redoute", assure Pierre Malchair. "Mais un peu plus tard. Le déconfinement a vraiment commencé depuis le 26 avril et le 2 mai, donc il faut attendre l’effet ‘négatif’ de ce déconfinement", explique-t-il. "Il faut le faire de manière très progressive, et je ne sais pas si c’est si progressif que cela".
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Le gouvernement espagnol a décidé un déconfinement province par province, en fonction du nombre de lits en réanimation, et par âge et tranches horaires depuis le 2 mai : la rue est réservée aux plus de 70 ans entre 10h et midi, la tranche entre 12 et 19 heures est pour les enfants de moins de 14 ans et leurs parents, et enfin les sorties pour les adultes (promenades, sport) sont autorisées entre 6 et 10 heures du matin et entre 20 et 23 heures.
"C'est une bonne manière d’étaler les sorties et la population durant la journée. L'idée est très bonne, si on le fait vraiment", conclut le médecin.