Ultime recours pour Troy Davis

Troy Davis doit être exécuté mercredi soir.
Troy Davis doit être exécuté mercredi soir. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Il demande un sursis à son exécution, qui doit avoir lieu mercredi soir.

Il est devenu un symbole du combat contre la peine de mort. Troy Davis, dont la condamnation à mort a été confirmée mardi, a déposé mercredi un ultime recours, à quelques heures de son exécution. Dans une requête déposée au tribunal de l'Etat de Géorgie, il "demande respectueusement que ce tribunal accorde un sursis à l'exécution de sa peine de mort".

Troy Davis, 42 ans, condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un policier blanc, "récuse la constitutionnalité de sa condamnation à la peine de mort en se fondant sur de nouvelles preuves", dont un "faux témoignage" du médecin légiste. Mais le comité des grâces de Géorgie ayant déjà refusé de commuer sa peine en prison à vie, les recours auprès de tribunaux locaux, ou de la Cour suprême n'ont, selon les experts, que très peu de chances d'aboutir.

Arme du crime introuvable

Des doutes pèsent pourtant sur la culpabilité de Troy Davis : s'il a été désigné comme l'auteur des coups de feu par neuf témoins lors du procès, l'arme du crime n'a cependant jamais été retrouvée. Aucune empreinte ADN n'a été relevée et sept témoins se sont rétractés.

"Le combat pour la justice ne s'arrête pas avec moi. Ce combat est pour tous les Troy Davis avant moi et tous ceux qui viendront après moi", a écrit celui qui a toujours clamé son innocence.

Soutien international

Le condamné à mort bénéficie d'un large soutien international et la France a appelé mercredi le procureur et les autorités de Géorgie à arrêter une exécution qui serait une "faute irréparable". Le gouvernement allemand s'est quant à lui dit "consterné" par le rejet de la demande de grâce et le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, a appelé les Etats-Unis à "épargner la vie" de Troy Davis.

Des manifestations de soutien au condamné à mort ont eu lieu partout dans le monde et il bénéficie du soutien de personnalités comme l'ancien président américain Jimmy Carter, le pape Benoît XVI ou encore l'actrice Susan Sarandon. Son exécution par injection mortelle est prévue mercredi à 19h00, heure locale, au pénitencier de Jackson, en présence de la veuve et des enfants de la victime.