Syrie : la France condamne un "acte odieux"

La communauté internationale s'est émue du journaliste Gilles Jacquier en Syrie mercredi.
La communauté internationale s'est émue du journaliste Gilles Jacquier en Syrie mercredi. © REUTERS
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avec agences , modifié à
La communauté internationale s'est émue de la mort du journaliste français en Syrie mercredi.

La mort du journaliste de France 2, tué mercredi en Syrie, alors qu'il était en reportage sous le contrôle des autorités syriennes, a ému dans le monde entier. Collègues journalistes et politiques ont unanimement condamné l'attaque dont Gilles Jacquier a été victime et réclamé que les circonstances du drame soient éclaircies.

Que "toute la lumière soit faite sur" le drame

La France demande que "toute la lumière soit faite sur les circonstances" de la mort en Syrie de Gilles Jacquier, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie Alain Juppé. "Nous condamnons vigoureusement cet acte odieux", a-t-il ajouté dans un communiqué en demandant aux autorités syriennes "d'assurer la sécurité des journalistes internationaux sur leur territoire et de protéger cette liberté fondamentale qu'est la liberté d'information".

"Notre ambassadeur à Damas (Eric Chevallier) a pris l'attache du gouvernement syrien pour que toute l'aide nécessaire soit apportée aux personnes qui accompagnaient notre compatriote. Il se rend immédiatement sur place pour leur apporter le soutien des services de l'ambassade", a précisé Alain Juppé, en présentant ses condoléances à la famille de la victime et à France 2.

"Les journalistes comme Gilles Jacquier font honneur à leur métier, à notre télévision publique et à la France", écrit pour sa part l'Elysée. "La France attend des autorités syriennes qu’elles fassent toute la lumière sur la mort d’un homme qui ne faisait que son métier : informer", poursuit la présidence.

"Le droit à l'information un bien fragile"

La classe politique française dans son ensemble a condamné l'attaque dont a été victime Gilles Jacquier. Martine Aubry, la Première secrétaire du Parti socialiste, a demandé une enquête sur l'origine des tirs. "Ce nouveau drame nous rappelle combien l'exercice de la profession de journaliste est difficile et le droit à l'information un bien fragile", écrit-elle dans un communiqué.

François Bayrou, candidat MoDem à la présidentielle, a rappelé "quels risques prennent ces femmes et hommes courageux, dont la vie est mise en jeu pour l'information". "Nous oublions trop souvent à quel point leur engagement est précieux et radical. A tous les siens et à tous ses confrères, il importe de dire la reconnaissance que nous devons à leur professionnalisme et à leur courage", a-t-il dit.

"Une grande perte pour la liberté d'information"

Nicolas Dupont-Aignan, candidat (DLR) à la présidentielle, a rendu hommage à un "journaliste chevronné" dont la disparition "est une grande perte pour la liberté d'information dans notre pays". Le PCF a de son côté mis en cause le pouvoir "criminel" de Bachar al-Assad, "prêt à toutes les extrémités, même les plus barbares, pour conserver son emprise sur le peuple syrien".

Plusieurs syndicats et associations de journalistes - Reporters sans frontières, la société des journalistes de France 2 ou encore le CSA - ont fait part de leur émotion et demandé que la lumière soit faite sur les circonstances du drame.

La mort de Gilles Jacquier a également ému au-delà des frontières. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a demandé qu'une enquête soit rapidement menée pour élucider les circonstances de son décès. Les Etats-Unis "déplorent" la mort du journaliste. "Contrairement aux engagements qu'il a pris envers la Ligue arabe, le président al-Assad continue de perpétrer des actes de violence contre son propre peuple et ne fournit pas aux journalistes (...) un environnement favorable", a dénoncé la porte-parole du département d'Etat.