EXCLUSIF - Redoine Faïd a été arrêté cette nuit, trois mois après son évasion

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Pierre de Cossette et Guillaume Biet, édité par Anaïs Huet , modifié à
Redoine Faïd, l'homme le plus recherché de France, a été arrêté dans la nuit de mardi à mercredi, trois mois après son évasion spectaculaire de la prison de Réau, révèle Europe 1.
EXCLUSIF

Sa cavale aura donc duré 93 jours. Redoine Faïd, le braqueur multirécidiviste et auteur de deux évasions spectaculaires, a été arrêté par la police judiciaire vers 4h30 dans la nuit de mardi à mercredi, révèle Europe 1. Les policiers l'ont retrouvé tout près de son fief de Creil, dans l'Oise, selon nos informations.

Les principales informations à retenir

  • Le braqueur Redoine Faïd a été interpellé dans une cité de Creil tôt mercredi matin
  • Quatre autres personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles le frère du braqueur, deux neveux et une femme
  • L'opération met fin à trois mois de cavale de l'homme le plus recherché de France
  • La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a assuré mercredi matin qu'il ferait l'objet d'une "surveillance extrêmement étroite"
EXCLUSIF - Redoine Faïd a été arrêté cette nuit, trois mois après son évasion

Comment s'est déroulé l'opération ?

Vêtu d'un bas de jogging et d'une djellaba, le braqueur de 46 ans a été arrêté sans résistance par la police judiciaire de Versailles, avec le soutien de la BRI de la Direction centrale de la police judiciaire, dans un appartement situé dans le quartier du Moulin, à Creil.

Au total, une centaine de policiers ont été mobilisés. Toujours selon nos informations, le frère de Redoine Faïd, Rachid, ses deux neveux, ont été interpellés avec lui, ainsi qu'une femme, qui les logeait, dont on ignore si elle a ou non un lien de parenté avec le suspect. Deux armes de poing - un pistolet mitrailleur Uzi et un revolver - ont été découvertes au cours de l'opération. Par ailleurs, deux autres complices présumés ont été arrêtés en région parisienne.

Son interpellation dans un appartement de cette cité de Creil confirme les prémonitions de nombreux enquêteurs sur ses faibles moyens financiers et logistiques pour assurer sa fuite. 

Mélissa, une voisine, a assisté à l'intervention des forces de l'ordre qui "a duré même pas une heure". "J'ai ouvert la fenêtre et c'est là que j'ai vu toutes les voitures de police et les hommes cagoulés. Avec mon ami, on s'est dit que c'était soit un attentat soit Redoine Faïd", décrit-elle au micro d'Europe 1. Elle assure toutefois qu'il n'y a eu "aucun coup de feu, rien du tout. Ça s'est fait absolument sans bruit".

"Il fera l'objet d'une surveillance "extrêmement étroite"

Mercredi matin, Gérard Collomb, dont la démission de son poste de ministre de l'Intérieur a finalement été acceptée la veille au soir, a réagi à cette arrestation sur Twitter. Il a salué "l'engagement", "la pugnacité" et la "détermination" des "fonctionnaires de la PJ".

Peu après, au micro d'Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, la ministre de la Justice Nicolas Belloubet a assuré que Redoine Faïd, aujourd'hui en garde à vue, sera incarcéré dans un établissement hautement sécurisé. "Il fera l'objet d'une surveillance extrêmement étroite", a indiqué la Garde des sceaux.

Pour son premier déplacement en tant que ministre de l'Intérieur par intérim, Edouard Philippe s'est lui rendu à Nanterre, mercredi après-midi, pour féliciter les policiers mobilisés lors de l'interpellation. 

Une impressionnante évasion

Les enquêteurs étaient à la recherche de Redoine Faïd depuis son évasion par les airs de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, le 1er juillet dernier. Ce jour-là, un commando armé avait pris en otage le pilote d'un hélicoptère pour l'obliger à se poser dans la cour d'honneur de la maison d'arrêt, au moment où Redoine Faïd était au parloir, tout proche, avec l'un de ses frères. Une évasion sans un coup de feu… Et le début d'une intense traque policière.

Sa trace retrouvée au milieu de l'été

Le 24 juillet dernier, pour la première fois, les enquêteurs avaient retrouvé sa trace à Sarcelles, dans le Val d'Oise. Redoine Faïd était avec l'un de ses frères, lui aussi recherché. Ils avaient refusé de se soumettre à un contrôle routier de gendarmerie. Les deux frères avaient ensuite abandonné le véhicule dans le parking d'un centre commercial, laissant derrière eux de nombreux indices et notamment de l'explosif découvert dans le coffre. Ces explosifs étaient en fait factices.

"Les policiers et les magistrats travaillaient depuis plusieurs mois sur un certain nombre d'indices. Des perquisitions ont été menées assez récemment et ont permis de conforter des hypothèses, qui ont conduit à l'arrestation de ce matin", a précisé Nicole Belloubet sur Europe 1. Selon les informations d'Europe 1, Redoine Faïd aurait effectué plusieurs aller-retours en Belgique pendant sa cavale. Il a ensuite été repéré grâce à des écoutes téléphoniques et à la surveillances des policiers, qui l'ont repéré alors qu'il se déplaçait caché sous une burqa. 

"Il faut saluer le travail toujours exceptionnel des policiers qui enquêtent, qui planquent, qui savaient sans doute que ce braqueur comme c’est le cas à chaque fois, n’était pas très loin de chez lui", a commenté Manuel Valls en qualité d'ancien ministre de l'Intérieur au micro de Nikos Aliagas, sur Europe 1.

Redoine Faïd, un faux repenti

Redoine Faïd, spécialiste des attaques de fourgons blindés, se décrivait comme repenti. Il avait raconté son parcours dans un livre et sur les plateaux télé, avant de replonger dans le grand banditisme. En avril dernier, il avait été condamné en appel par la cour d'assises de Paris à 25 ans de réclusion pour avoir organisé le commando de braqueurs à l'origine de la mort d’Aurélie Fouquet, cette jeune policière municipale tuée à Villiers-sur-Marne en 2010.