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Chaque jour, Vincent Hervouet traite d’un sujet international.

Nicolas Maduro remporte la Présidentielle au Venezuela avec 67,7% des voix contre 21 à son adversaire, Henri Falcon, qui rejette le résultat.

Il n’y a pas eu d’élection hier. C’est une blague. C’est comme étendre les bras et courir dans la rédaction d’Europe1, cela ne suffit pas pour décoller. C’était un simulacre, une sorte de sacre.
D’ailleurs, personne ne croit à la démocratie. Ni les Vénézuéliens qui profitent des programmes sociaux et qui se faisaient enregistrer hier en sortant de l’isoloir car Maduro leur a promis une prime, ni les Vénézuéliens en exil qui ont voté avec leurs pieds, ni les informaticiens qui savent que le vote électronique permet de bourrer les urnes, ni la plus grande partie de la communauté internationale qui ne reconnaît pas ce scrutin.
Personne ne croit non plus que Nicolas Maduro va régner en maitre du chaos pendant encore six ans. Que l’armée bolivarienne, le cœur du régime le laissera toujours jouer à qui perd gagne. Des dizaines d’officiers viennent d’être limogés ou arrêtés. Cette purge parmi les anciens compagnons de Chavez prouve que le pouvoir a peur d’un putsch.
On peut faire l’avion en se jetant par la fenêtre mais quel que soit la hauteur de l’immeuble, la réalité vous rattrape : Nicolas Maduro sera aplati avant janvier 2025.

Pourquoi ?

Il gouverne par décret depuis cinq ans et la moitié du PIB du Venezuela a disparu en cinq ans. Une partie des Vénézuéliens aussi, deux ou trois millions de réfugiés. C’est comme un pays en guerre. Avant, Caracas, c’était l’émirat pétrolier de l’Amérique latine, tape à l’œil, faisandé, cosmopolite. C’était Dubaï. Désormais, c’est plutôt Beyrouth en ruines : la capitale la plus violente au monde. L’une des plus corrompues aussi.
Il y a pénurie de tout, sauf de ridicule.
Il faut avoir entendu Nicolas Maduro à la télé expliquer aux Vénézuéliens qui crient famine qu’ils doivent créer des plantations de poulets.
Il écrit aussi : "Nous défendons le droit d’avoir un futur juste et prospère". Ce tweet fait apparaître ceux de Donald Trump comme un modèle de parole tempérée, vraie, modeste.
Les slogans de Maduro signifient à peu près le contraire de ce qu’ils disent, c’est un signe qui trompe rarement. Comme l’argent qui ne vaut plus rien, avec 13 à 14.000% d’inflation par an. Un mois de salaire pour acheter un kilo de lait en poudre mais il n’y a plus de lait en poudre.
On est bien dans une dictature, un régime qui fait la guerre a des ennemis imaginaires pour se maintenir à tout prix.

Nicolas Maduro réussit à se maintenir !

Oui, ça marche ! Un temps… Don Glouton, c’est le surnom de Maduro parce qu’il a grossi alors que tout le pays se serre la ceinture, Don Glouton excelle dans le déni. Sa formation, c’est le syndicalisme, il avait des prédispositions pour faire cheminot gréviste à la SNCF, mais non, il était chauffeur de bus.
Alors, accroché au volant, il dévale le précipice en klaxonnant.