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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Mardi, Virginie Phulpin s'intéresse à la requête de Jean-Michel Aulas qui souhaite que les arbitres aient, comme au rugby, leur micro ouvert.

C’est l’édito sport de Virginie Phulpin. Les arbitres de football doivent-ils être équipés de micros ? C’est le nouveau cheval de bataille de Jean-Michel Aulas. Le président lyonnais n’a pas digéré le pénalty accordé à Neymar pour le PSG dimanche. Pour vous, le football a tout à gagner à imiter le rugby et à équiper ses arbitres de micros.

Vous connaissez Jean-Michel Aulas. Quand le président lyonnais a une nouvelle idée, ça n’est pas simple de lui enlever de la tête. Et tant mieux dans ce cas précis. Si le pénalty litigieux accordé à Neymar peut être le point de départ d’une vraie avancée pour l’arbitrage, on ne va pas se plaindre. On a besoin de plus de transparence chez les arbitres. S’ils sont équipés de micros, si les joueurs comme les spectateurs entendent les explications qu’il a à donner après un coup de sifflet, ça va désamorcer un paquet de protestations. Ce qui pose souvent problème, c’est la décision qui tombe sans aucune justification. Il y a toujours quelqu’un pour se sentir floué sur le terrain, dans les tribunes, et même chez les téléspectateurs dans leur salon. Qu’on entende l’arbitre, et qu’on entende aussi le dialogue entre les responsables du Var, l’assistance vidéo, et l’homme en noir. « On vient de revoir les images, vous vous êtes peut-être trompé, je vous conseille de regarder l’écran. » Ensuite, l’arbitre maintient sa décision ou la change, ça lui appartient toujours évidemment, mais tout le monde comprend le cheminement. Puisque l’assistance vidéo existe et qu’on ne reviendra visiblement pas en arrière, autant que ce soit pour le meilleur, et pas juste pour le pire.

Les arbitres équipés de micros, ça fonctionne parfaitement au rugby

Vous pouvez demander à tout le monde dans le rugby. Les joueurs, les arbitres, les téléspectateurs, tout le monde loue les vertus des micros. Avec un rugby qui s’est professionnalisé, ça aurait pu amener des tensions sur le terrain et partir dans tous les sens. Mais non. Ce dialogue renforcé grâce aux micros, la meilleure compréhension des décisions des arbitres, ça a au contraire apaisé les esprits. Donc pourquoi ne pas appliquer au football ce qui marche ailleurs ? En plus, il y a quasiment unanimité sur le sujet. Les premiers concernés, les arbitres, sont pour. Vincent Labrune, le président de la Ligue, a déjà dit qu’il était favorable à cette évolution. Le hic, c’est qu’il faut convaincre la FIFA. Et ça c’est une autre paire de manches. L’amélioration de l’arbitrage, c’est le cadet de ses soucis. L’instance internationale a une coupe du monde tous les deux ans à faire avaler à la planète entière, alors nos petits problèmes de transparence de l’arbitrage, c’est un peu moins vendeur. La FIFA devrait quand même y réfléchir à deux fois, elle qui se fait une obsession de ramener les jeunes générations vers le football. Des arbitres équipés de micros, ça veut dire que le spectateur se retrouve au cœur du jeu, il y a un côté « inside » qui ne serait pas pour déplaire aux plus jeunes. Ca, ça peut faire pencher la balance de la FIFA plus facilement que l’éthique.