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SAISON 2016 - 2017

Chaque matin, Yves Thréard nous livre son analyse politique à quelques semaines de l'élection présidentielle.

Les Chiraquiens aussi sont derrière Macron.

Si avec Fillon, c’est le feuilleton des affaires, avec Macron, c’est celui des ralliements.
Il y a eu Bayrou et des centristes, Robert Hue et quelques anciens communistes, des socialistes, des amis de Hollande et Valls. C’est maintenant l’heure des Chiraquiens. Aux côtés de Dutreil, Delevoye, Aillagon, Anne-Marie Idrac, anciens ministres de Chirac, il y a aussi Martin Chirac, le petit-fils de l’ex chef de l’Etat. Suivra vraisemblablement Dominique de Villepin, et on murmure l’arrivée de Claude Chirac elle-même et de son mari Frédéric Salat-Baroux, qui fut secrétaire général de l’Élysée.
Les rieurs stigmatiseront l’armée mexicaine autour du jeune candidat, pour ne pas dire l’armée de Bourbaki (du nom de ce général français combattant contre les Prussiens en 1870 avec une bande d’éclopés), tant il y a de grands brûlés de la politique parmi tous ces ralliements venant de tous les horizons.

La logique aurait voulu que le noyau dur des Chiraquiens choisisse Fillon.

C’est oublier que les relations entre Chirac et Fillon étaient détestables. Chirac avait viré Fillon du gouvernement en 2005, après l’échec de la réforme du bac. Fillon avait alors eu cette remarque vengeresse : "Quand on fera le bilan de Chirac, on ne se souviendra de rien sauf de mes réformes". Sous-entendu celle des retraites en 2003. Cette saillie n’a jamais été digérée par les Chiraquiens qui disent pis que pendre de Fillon et de ses affaires.
Et puis entre Chirac et Macron, il y a Hollande. On se souvient qu’au grand dam de Bernadette, Chirac avait confié à Hollande, tous les deux Corréziens d’adoption, qu’il voterait pour lui en 2012, et non pour Sarkozy, si Juppé ne se présentait pas. Au pouvoir, Chirac se réclamait du gaullisme, mais il y avait aussi chez lui un petit côté radical-socialiste.

Chirac, Hollande, Macron, il y a une certaine filiation.

Sauf que Macron devrait s’en méfier s’il est élu, car c’est l’immobilisme qui a caractérisé les présidences Chirac et Hollande. Ce n’est guère flatteur !