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SAISON 2015 - 2016

Didier Deschamps, le sélectionneur de l'équipe de France, ne pense qu'à remporter l'Euro. Respecté de ses joueurs, Dédé est un véritable chef de vestiaire.

W.B. : La France a gagné 2 buts à 1 mais dans la douleur. Les Roumains ont donné du fil à retordre aux Bleus. Le héros de la soirée s'appelle Dimitri Payet, avec un 2ème but qui a sauvé l'équipe. "On a eu du mal à lâcher les chevaux", a commenté Didier Deschamps, soulagé et un peu inquiet, car cet Euro à domicile devrait être l'apogée de sa carrière.

C.N. : Depuis qu'il est le sélectionneur des Bleus il ne pense qu'à ça Didier Deschamps : remporter la mère des batailles, l'Euro. Capitaine emblématique de la génération 98, il est le premier français à avoir levé la coupe du monde dans un stade de France en délire avec un pays en liesse. Comment l'oublier... C'est le saint Graal du footballeur, l'orgasme force 9 sur l'échelle de Richter, c'est énorme ! Alors gagner une deuxième fois, même sur le banc de touche, pour retrouver cette adrénaline divine, là est son projet intime.

W.B. Avoir levé la coupe du monde, ça vous pose un homme.

C.N. : Si vous ne vous intéressez pas au foot, Didier Deschamps, Dédé pour les intimes, n'est pas le genre d'homme qui vous impressionne. Un petit gabarit, un sourire enfantin, le ton geignard et un timbre de voix nazillard et saccadé du timide. La parole n'est pas son langage. Et si vous adorez le foot, Dédé n'a pas la folie géniale d'un Zidane, la démesure physique d'un Dessailly, l'aura d'un Thuram ou d'un Laurent Blanc, buteur providentiel des grandes occasions. Deschamps n'a marqué que 4 buts en 103 sélections.

W.B. Qu'est ce qui fait son originalité ?

C.N. : C'est un tâcheron du foot. Un acharné à détruire le jeu adverse, un récupérateur de ballons. Un pourvoyeur pour le glisser à qui saura mieux s'en servir que lui. C'est un organisateur de jeu, le tacticien, le cerveau. Il est le chef d'orchestre qui permet aux grands solistes d'offrir le meilleur. Lui ne recherche pas la lumière mais il est l'homme indispensable qui s'épanouit dans ce rôle ingrat, peu revendiqué par ceux qui recherchent une gloire personnelle.

W.B. Il est respecté de ses joueurs. Ils ont confiance en lui et admirent son destin plaqué or et argent.

C.N. : C'est un fait. Chaque fois que Didier Deschamps a changé de monde ou de club, partout où il est passé, joueur ou entraineur, il a gagné. A Monaco, à Turin, à Marseille, où l'on avait rien gagné pendant 18 ans. A Chelsea et à la tête des Bleus depuis 4 ans qui ont, sous sa gouverne, gagné les matchs amicaux. Son secret : sa capacité à tirer le meilleur des joueurs, mélanger les vieux briscards et les jeunes pousses, sentir vibrer l'équipe, alterner coups de gueule et câlins. Un chef !

W.B. Ça commence moyen l'Euro mais on est au début. Les Bleus ont-ils une chance ?

C.N. : Le football est un sport qui se joue à 11 et où Deschamps gagne à la fin. C'est Platini qui avait dit cela. En 2016, Dédé aimerait bien pouvoir graver cet adage dans le marbre.