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La presse quotidienne revient ce jeudi sur le référendum lancé aujourd'hui au Royaume-Uni pour décider d'une éventuelle sortie de l'Euro.

Ce matin en Une de vos journaux, on parle anglais :
20 Minutes : Goodbye Europe ?
La Croix : D-Day.

Mais ils sont plusieurs à avoir opté pour la double Une, parce que visiblement, le coup de génie gouvernemental valait d’être signalé.
Ça donne pour Libération, Qui est In et, quand on tourne le journal dans l’autre sens, qui est out. Et l’autre Une : Un pas en avant, deux pas en arrière.
Le Figaro : Brexit or not Brexit. Et juste au dessus : Hollande : manifestation de faiblesse.
Et l’Opinion tranche : Manif : ça ne tourne vraiment pas rond.

Manifestation

La Une du Monde résume le problème : Manifestation interdite : Valls choisit l’épreuve de force. Le journal bouclait hier à midi. Il n’a pas pu intégrer le dernier épisode, celui qu’on trouve en Une du Parisien : Comment Valls a perdu la face. Incurie, pathétique Big bazar… "Une marche arrière qui prend la forme d'un défilé totalement inédit, digne du regretté Pierre Dac, constate Jean-Marcel Bouguereau dans la République des Pyrénées. Les syndicats qui ne voulaient pas d'une "marche statique" ont finalement accepté de tourner en rond. Une double débandade emblématique de la France de 2016". "Ce n'est pas un épisode du théâtre de guignol mais cela y ressemble! écrit Hervé Chabaud dans l’Union. Dans ce psychodrame désespérant, celui qui discerne le cap fixé par le pouvoir est un phénix". Aucun ne croit à cette version officielle d’une décision collective du trio Cazeneuve-Valls-Hollande. Alors, il y a ceux qui se rassurent, comme un conseiller gouvernemental déclarant au Parisien : "Tout le monde gagne : Valls parce que la manif est un peu statique, les syndicats parce que c’est un peu défilant"  D’autres qui se délectent comme ce conseiller de l’Élysée : "Valls le Catalan voulait la queue et les deux oreilles, il n’a obtenu que le museau". Mais une manifestation qui tourne en rond, cela permet à L’Opinion de se souvenir de l’étymologie du mot cirque.

Islamisme

Pendant ce temps, le monde est toujours secoué de soubresauts dont il faudrait enfin s’inquiéter. L’Obs nous emmène au Sénégal, dans ce pays qui pratiquait jusqu’à présent un Islam tolérant et pacifique. A coup de pétrodollars saoudiens et sur fond de frustration post-coloniale, le salafisme s’installe partout et endoctrine les enfants dans des écoles où le seul programme de faire réciter par cœur le Coran. On parle complot mondial contre l’Islam,  on explique "la charia, c’est notre vie, la laïcité notre adversaire". Et le Sénégal se transforme en silence mais à grande vitesse.

Un géant britannique

Alors que la presse ne parle que de nos voisins, il en est un qui incarne à lui seul tout le génie britannique. Lire consacre un hors série à Roald Dahl, l’auteur de Charlie et la Chocolaterie, Fantastique maître renard, l’inventeur méconnu des Gremlins, qui fut également pilote de chasse crashé, scénariste à Hollywood, agent secret. Il disait qu’il était devenu écrivain parce qu’il était tombé sur la tête. Un misanthrope qui écrivait pour voler au-dessus des hommes et qui a fait rêver des milliers d’enfants.

Nectars

Roald Dahl avait une passion pour les vins de la Romanée Conti. Il n’est pas le seul. Le Monde consacre un supplément au vin. Des pages à lire, ne serait-ce que pour entendre Gaspard Proust évoquer les arômes de roses fanées d’une romanée 2003. Mais le plus beau est sans doute le hors-série de la Revue des Deux Mondes : Le champagne dans la grande histoire. De Bernard de Clairvaux à Napoléon, tous ceux qui ont permis à ces bulles magiques de conquérir le monde. Et le récit de Bernard de Nonancourt qui dirigea pendant 60 ans la Maison Laurent Perrier. A 25 ans, il est engagé volontaire dans la 2ème DB du Général Leclerc. Le 4 mai 1945, il pénètre dans le nid d’aigle d’Hitler. Et comme il est champenois, on le charge d’explorer la cave. Tout ce qui était Rotschild était là, dit-il. Et du Salon, champagne mythique, que Bernard de Nonancourt rachètera bien longtemps après.

 

Donc, nos amis anglais votent. Et le site Slate nous raconte qu’après une campagne éprouvante, certains, sur les réseaux sociaux, proposent de préciser un peu les choix des électeurs. Au lieu de cocher seulement remain ou leave, on pourrait cocher également : rester, parce que je suis allergique au changement. Quitter, mais je ne suis pas raciste. Rester, mais je ne vous remercie pas pour cette campagne pourrie. Rester, mais Cameron n’en est pas moins un tocard. Quitter, mais Farage n’en est pas moins un tocard. Je veux juste que ça se termine. Allez tous vous faire foutre, je déménage en Lettonie. C’est sûr ça clarifie. On devrait s’en servir pour négocier les autorisations de manif.