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Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

Pour la première fois, on a utilisé sur l’homme une technique de manipulation génétique révolutionnaire.

Cette technique, c’est le fameux "Crispr". Vous vous souvenez ? C’était en septembre, celle qui a permis de fabriquer des légumes super résistants en bidouillant leurs gènes.

On vient donc de franchir un palier puisqu’elle était utilisée uniquement sur des plantes ou des souris. Des chercheurs chinois ont été les premiers à la tester sur l’homme. Ils ont modifié génétiquement certaines de leurs cellules pour qu’elles puissent s’attaquer à un cancer du poumon.

Et ça marche ?

C’est trop tôt. Les tests viennent tout juste de commencer mais s’ils sont concluants, cela pourrait révolutionner la médecine. Parce qu’avec "Crispr", les manipulations génétiques deviennent simplissimes, quasiment à la portée de tous. Il suffit de cliquer pour activer ou désactiver un gène, ajouter ou enlever des caractéristiques. Donc vous imaginez l’intérêt pour les maladies génétiques comme la mucoviscidose ou la myopathie par exemple.

Il y a quand même des risques d’eugénisme ?

C’est le problème. Il y a toujours des savants fous qui cherchent à créer des surhommes.

Mais surtout, on ne connaît pas encore la fonction de tous nos gènes, ni les conséquences à long terme si l’on modifie son génome. On risque peut-être une réaction en chaine, voire des mutations incontrôlées. C’est pourquoi la France refuse d’autoriser les essais cliniques sur l’homme : le fameux principe de précaution.