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Depuis sa ferme pédagogique installée à Boisset en Haute-Loire, Fanny Agostini met à l'honneur l'alimentation, la santé et l'agriculture. Ce jeudi, elle revient sur le rôle des nuages qui sont de grands régisseurs du climat et qui pourraient permettre la baisse du thermostat dans les années à venir.

L’avenir de notre climat pourrait dépendre des nuages ? 

Les nuages sont de grands régisseurs du climat dont on parle peu, trop peu. On devrait pourtant donner un coup de collier à la recherche sur les nuages et leurs impacts. Si l’on part du principe que dans un climat plus chaud vers lequel nous allons, il y aura plus d’évaporation et de condensation et donc à priori plus de cumulification comme le dise les météorologues, c’est à dire plus de nuages. Ce qu’il faut comprendre c’est que leur multiplication peut avoir un impact décisif sur la montée ou sur la baisse du thermostat dans les années à venir. Sur ce sujet, on a de gros doute. C’est même l’un des principaux point d’interrogation des scientifiques. C’est le point nodal, celui qui agace et qui dérange, qui leur fait s’arracher les cheveux et même s’écharper entre eux tellement il n’y a pas de consensus. 

Quel rôle aurait les nuages dans la baisse ou la montée des températures à venir ? 

En fonction de leurs caractéristiques, les nuages vont soit venir réchauffer soit refroidir le climat. Les nuages bas, du type stratus, vont bloquer le rayonnement infrarouge. C’est à dire que la chaleur emmagasinée sur terre ne va pas pouvoir être renvoyée vers l’espace car elle sera bloquée par ce type de nuages. On parle alors d’effet couvercle, le fameux effet de serre. Dans ce cas-là, le climat se réchauffe.

Au contraire, les nuages d’altitude ont un effet que l’on peut qualifier d’effet parasol. Ils vont agir comme un voile occultant entre nous et le soleil. Cela ferait ombrage en amoindrissant le rayonnement qui arrive sur Terre ce qui pourrait en fait venir tout réparer et nous garantir un climat appréciable, en tout cas viable pour les années à venir. 

Nous pourrions faire le pari que le climat s’autorégulera tout seul à l’avenir grâce à ces nuages parasols ? Dans ce cas, pas besoin de se prendre la tête à vouloir ralentir sur les énergies fossiles ?

Le problème c’est que l’on est pas capable à ce jour de modéliser le climat si finement pour les années à venir et les scientifiques peinent à entrevoir quel type de nuages va dominer au-dessus de nos têtes dans un futur proche, avec soit un phénomène d’atténuation, soit au contraire avec les nuages bas, une retenue de la chaleur et donc une accélération du processus de réchauffement qui nous compliquerait bien la vie.

On ne peut pas jouer à cette roulette russe, le risque est trop grand de parier sur une éventuelle autorégulation climatique. Quoiqu’il en soit l’arrêt des énergies fossiles reste une priorité majeure ne serait-ce que pour des raison de qualité de l’air et donc de santé publique.